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Tintin au Burkina-Faso

Par SPRA — Dernière modification 08/12/2017 11:13:42


A force de dire que l’Afrique, c’est l’avenir, le jour viendra où l’Afrique sera devenue le présent, ou tout du moins l’avenir immédiat. Et ce jour est peut-être venu. C’est en tout cas ce que pense notre Président, et c’est la pensée qui a nourri son incursion récente sur le continent africain. Cette pensée vient de loin. En mai 2002, le 6 exactement, au lendemain de l’élection de Chirac face à Le Pen avec plus de 80% des voix (un score qui n’a rien d’étonnant pour les Africains), Emmanuel Macron était en stage auprès de l’ambassadeur Jean-Marc Simon et comptait les morts français du crash du BAC 1-11 de la compagnie EAS Airlines. Quinze ans plus tard, c’est lui qui a été élu en France avec un score de roi africain face à Le Pen, la fille, et le voilà de nouveau en Afrique, mais vêtu en président, et non plus en stagiaire (le costard est plus beau, les chaussures sont moins neuves). Lui, président, n’aurait pas fait le discours de Sarkozy à Dakar. Il aurait été l’ami des Africains, parce qu’il connait l’Afrique, ses charmes, la corruption, son dynamisme, sa folie pure, ses métaux précieux, son rythme, ses codes. 

 

Tintin est parti, triomphant, au Burkina-Faso et ailleurs, partout en Afrique, désireux de prendre un nouveau départ, avec ceux-là qui n’ont pas peur de demain, et qui, demain, serviront de moteur au monde. Surtout que ceux-là se tournent plus que jamais vers l’Islam radical pour une partie d’entre eux, ou vers la Chine pour l’autre partie. L’Islam radical radicalise, la Chine quant à elle colonise, exploite, achète. Ces deux forces envahissent comme des liquides les vides laissés par l’Occident. Macron a essayé lors de sa tournée de ramener les Africains vers nous, sans les y contraindre, de leur tendre la main et de leur montrer que nos économies pouvaient collaborer sans qu’une force exploite l’autre, selon le principe des avantages comparatifs. Nous pouvons nous enrichir mutuellement. Il leur a également promis de l’aide financière, matérielle et humaine pour lutter contre le terrorisme, en leur rappelant, à juste titre, qu’une menace chez eux était une menace chez nous.

 
 

La jeunesse du Burkina Faso, devant laquelle Emmanuel Macron a voulu prononcer son fameux discours de Ouagadougou, est fortement politisée, peu intéressée par la France et très critique envers le régime en place dans leur pays. Pour leur parler, le chef de l’Etat s’est d’abord concerté avec le « Conseil présidentiel pour l’Afrique » (CPA), une petite organisation créée quelques semaines après son arrivée à l’Elysée et composée d’entrepreneurs français et africains, dont l’objectif est de prendre le pouls du pays de manière informelle et d’en informer le président lors de réunion qui ont lieu régulièrement depuis la fin du mois d’août. « Macron a compris que l’image de la France était altérée : la France sait parler aux élites africaines, pas assez à la "vraie" population. Or, dans ces pays, la population, ce sont aux trois quarts des jeunes, estime Alain Antil, de l’Institut français des relations internationales, interrogé par le journal Libération. Avec le CPA, Macron essaye d’ouvrir un canal différent pour communiquer directement avec la société civile. »

 
 

En plus de son discours contre le terrorisme (visant à contrer l’extension de l’Islam radical) et pour la collaboration économique (visant à contrer l’influence croissante de la Chine) Macron a mis en garde contre l’esclavage, qui est une pratique qui revient en Afrique, et vis-à-vis de laquelle les Islamistes radicaux comme les Chinois ne sont pas tout à fait étrangers, les uns exploitant leurs prisonniers de manière éhontée (quand ils ne les tuent pas), les autres sous-payant des ouvriers pour effectuer des métiers extrêmement difficiles et importer ensuite l’ensemble de la production. L’avenir de l’Afrique est en Afrique. L’avenir de la France y est peut-être aussi. On se dispute pour le futur, et cette dispute a lieu sous le soleil brûlant d’un continent qui ne demande qu’à renaître de ses cendres.
 

Guillaume Sire

 

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