Dans le monde fabuleux d’Hidalgo

Par SPRA — Dernière modification 17/11/2017 14:28:17

Dans le monde fabuleux d’Hidalgo, tous les Français se déplacent à pied, et nus pourquoi pas, nus s’ils le veulent. Dans le monde fabuleux d’Hidalgo, les Français font comme ils veulent, du moment que c’est à pied. Dans le monde fabuleux d’Hidalgo, les artisans peuvent porter leurs outils sur le dos, et marcher, grand bien leur fasse, comme tout le monde, prendre l’autobus électrique ou le tramway hydropropulsé. Dans le monde fabuleux d’Hidaglo, les livraisons se font également grâce à de dociles sherpas capables de porter sur le dos, comme des fourmis, jusqu’à trente fois leur poids. Dans le monde fabuleux d’Hidalgo, le Parti socialiste est rempli d’honnêtes gens, honnêtes, toujours honnêtes, et qui n’ont d’ailleurs touché des chèques qu’honnêtement. La droite, l’extrême gauche, bref, tous les autres (pour elle la droite et l’extrême droite c’est pareil) ne savent pas qu’il est préférable de marcher à pied, et sont de méchants personnages, dangereux, qu’il convient d’éduquer de gré ou de force, de moraliser, d’arraisonner au nom de l’égalité et surtout, surtout, au nom de la liberté. Dans le monde fabuleux d’Hidalgo, les méchants n’ont pas le droit de vote, et ils rampent, hein, puisqu’ils ne veulent pas marcher, et on les met en prison s’ils ne veulent pas accueillir les jeux olympiques.

Car dans le monde fabuleux d’Hidalgo, c’est normal d’organiser un séjour à Lima, cette belle ville, pour la modique somme de 1,5 millions d’euros, cela pour organiser des courses à pied. (Mediapart a révélé en effet que les 320 personnes de la délégation - le nombre maximum autorisé - auraient totalisé une facture de 4.687 euros par tête, réglée à 50 % par le public, pour une présentation sans enjeu et quelques jours de visites seulement.)

 

Dans le monde d’Hidalgo, l’argent des Français sert à organiser la marche  et la course à pied, et c’est tout, il n’y a que cela qui compte. Ana María Hidalgo Aleu, appelée couramment Anne Hidalgo, ne croit ni en l’éducation, ni en l’artisanat ni en la sécurité sociale. Elle croit en la marche et en la course à pied. Les vertus éducatives de la marche à pied. Les vertus thérapeutiques du trot en bande. Il paraît que son père était électricien. Je me demande quelle tête il aurait fait si on lui avait demandé d’aller réparer un tableau électrique avec ses dix doigts et sans outil, en marchant, à pied ! Sans doute aurait-il rigolé. Mais dans le monde fabuleux d’Hidalgo, il aurait accepté, et il aurait remercié son grand timonier de fille d’avoir ainsi pris le parti de l’éduquer.

Dans le monde fabuleux d’Anne Hidalgo, Paris est une fête foraine, un bain de jouissance, le paradis de l’individualisme, la fontaine systématique. Il n’y a plus de voiture. Tout le monde est membre du Parti. Et de grosses vaches, qui ne défèquent jamais, plus douces que de la soie, paissent en liberté sur le boulevard Richard Lenoir et dans le parc des buttes Chaumont. Les migrants ont des maisons individuelles, et touchent eux aussi, comme elle (si les révélations du magazine Capital sont vraies), un salaire mirobolant pour un emploi de conseiller technique du ministère du Travail qu’ils n’occupent pas vraiment.

Dès qu’on critique Madame Hidalgo, c’est forcément qu’on est un membre, je cite, de « la fachosphère, un réac, néo-réac, bref, un gros macho… ». Car en effet, qui oserait critiquer une personne qui croit ainsi en ses rêves au point d’ennuyer tous ceux qui n’ont pas comme elle le luxe de pouvoir jouer aux auto-tamponneuses avec dix millions d’habitants ? Qui oserait dire que la vision du monde d’Anne Hidalgo n’est pas la bonne ? 

Guillaume Sire