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57 milliards de trompettes

Par SPRA — Dernière modification 06/10/2017 10:13:15


Une fois encore, les trompettes de la macronie ont trompetté. C’est le « grand plan », celui qui va nous sortir de là, la solution à nos problèmes, le manuel des castors juniors. Les équipes d’Edouard Philippe ont essayé de nous faire croire que nous attendions la publication de ce rapport comme certains attendent un nouvel épisode de Game of Thrones ou l’arrivée des vacances. Ils ont savamment fait monter la sauce : suspens, roulement, quelques semblants de fuite. Puis voilà, le rapport est sorti. Je l’ai lu. En diagonal, mais je l’ai lu. Transition écologique et innovation sont à l’honneur. Puis le numérique, hein, que serait un rapport s’il n’y avait le numérique ? Il faut respecter l’environnement, okay, et il faut réussir à renouveler nos sources de valeur ajoutée, okay aussi, tout ça avec des ordinateurs et des téléphones intelligents. Mais comment ? 

 

57 milliards d’euros. C’est le prix du Salut. L'économiste Jean Pisani-Ferry, qui se trouve être un ingénieur électricien de formation, et ancien conseiller du triste Dominique Strauss-Kahn, a travaillé à la conception de ce rapport. Le plan cible quatre domaines : la transition écologique (20 milliards d’euros), la formation (15 milliards d’euros), la compétitivité avec la prolongation du programme d’investissements d’avenir (13 milliards d’euros) et la transformation numérique de l’Etat (9 milliards d’euros). Il financera des actions « à caractère non pérenne, en vue d'effets durables, mesurables à horizon de la fin de la mandature » avait précisé début août Édouard Philippe, ce qui, vous l’avouerez, est quand même très vague.



Quand on y regarde de près, il semblerait tout d’abord que sur les 57 milliards annoncés, seulement 35 milliards peuvent être considérés comme de nouveaux investissements. 10 milliards d’euros viendront financer en effet la troisième tranche du Programme d’investissement avenir (PIA) lancé par François Hollande qui, rappelons-le une fois encore, n’est autre que le « papa » politique d’Emmanuel Macron. 12 milliards proviennent quant à eux de dépenses déjà prévues.

 
 

« Il y a trente ou quarante ans, l’Etat prenait des risques, explique le fameux Jean Pisani-Ferry. Ce fut le cas avec le programme électro-nucléaire ou le Minitel. Mais depuis, ce n’est plus le cas. L’Etat est devenu extraordinairement court-termiste, à l’exception des plans d’investissements d’avenir. L’idée du plan est de rétablir une culture de l’innovation et du long terme dans la sphère publique. » Ce n’est pas inintéressant, si seulement les garanties étaient fournies autrement que par voie de communiqué. Car ce sera peut-être efficace, mais ce sera peut-être aussi une dépense supplémentaire, encore une, de quoi ravir la bande, embaucher de nouveaux arrêts maladie et repeindre les bureaux des copains. Qui sait ? Qui connaît ceux qui nous gouvernent ?

 
 

D’ailleurs, une nouvelle structure va être mise en place, comme si nous n’en avions pas assez, et sera sans doute dirigé par Jean Pisani-Ferry qui cherchait à se recaser depuis qu’on lui a refusé la direction de Sciences Po Paris et qui semble y être formidablement bien parvenu. C’est Pisani-Ferry en personne qui a demandé la création d’une « banque pour la réforme de l’Etat ». En préparant son plan, l’économiste a constaté en effet que l’Etat n’avait « pas l’habitude de fonctionner en termes d’investissement ». L’objectif de cette banque, dotée de 700 millions d’euros  : financer les projets des ministères (informatique, organisation, formation…) et se rembourser sur les économies réalisées. C’est ce qu’on appelle se recaser !

 

 

Guillaume Sire

 

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