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Par SPRA — Dernière modification 01/09/2017 15:08:07
Une exposition du peintre André Cervera se déroulera à Montpellier, du 7 septembre au 7 octobre 2017, à la galerie Clémence Boisanté. Le vernissage aura lieu jeudi 7 septembre à partir de 18h30.
® Pierre Schwartz
La galerie présentera certaines oeuvres récentes qu’André Cervera a ramenées de son dernier voyage en Inde ainsi qu’un ensemble d’une vingtaine de toiles réalisées pour cette exposition. Politique, religion, culture, toute l’humanité est retranscrite et passée au filtre du langage pictural de Cervera. Cette exposition livrera également pour la première fois au public les « toiles enterrées », tableaux que l’artiste enfouit sous terre pour les remonter à l’atelier quelques semaines plus tard et les retravailler. « Le fait d’enterrer ses tableaux relève de quelque chose d’encore plus mystérieux. En agissant de la sorte, André Cervera les soustrait à la réalité de la clarté, de la vision. Il les emmène dans un royaume qui, pour nous, est celui de l’effroi, celui de l’obscurité, du silence, de l’invisible, du noir, de l’aveuglement », explique Pierre Tilman. « On pourrait (alors) penser que Cervera a le désir secret de permettre à sa peinture de jouer ce rôle de passeur. Séjournant dans le domaine de la disparition pour, après, revenir dans celui des vivants, elle tresserait un lien entre la matérialité et la spiritualité. Peut-être que tout Cervera se résume à ceci : dialoguer avec la mort. Allez donc dialoguer avec la mort ! Et si toute son oeuvre n’était qu’une volonté de garder la tête haute, de ne pas se laisser abattre, un cri de vie, tonique, humble, digne ! Sa voix est juste. Sans forcer le ton, sans rien imposer, avec humour, il nous donne une leçon de savoir-vivre sur notre planète. »La liberté guidant le peuple dans les rues de Damas, la rue des joyeux fous, les congés payés, allégorie de la guerre, autant de visions hantant l’esprit de l’artiste habiteront la galerie durant un mois.
® Pierre Schwartz
Peintre sétois, Cervera a été influencé par les artistes membres du mouvement artistique appelé la Figuration Libre
André Cervera est un artiste français né en 1962 qui vit et travaille à Sète et qui voyage régulièrement aux quatre coins du monde pour ses recherches. Rattaché à la scène sétoise, Cervera se détache pourtant de la Figuration Libre et des artistes qu’il a côtoyés durant son adolescence, et dont il s’est néanmoins imprégné comme Hervé Di Rosa, Michel Zoom ou encore Robert Combas. « Les peintures d’André Cervera traduisent toujours cette rage, maîtrisée certes aujourd’hui, et conduite avec virtuosité. Les saynètes, le théâtre, les huis clos poétiques sont guidés par des courts scénarii. À la différence des Figurations Libres, André Cervera s’exprime dans un style très expressionniste. Celui de Kokochka ou Ensor et le trait noir épais du mouvement Die Brücke. Mais son expressionnisme s’affirme de plus en plus « latin » et s’inspire au fur et à mesure des voyages, de la magie ou de l’animisme des si mal nommés « primitifs » » (« L’urgence de peindre », Philippe Saulle in ARTENSION Sept/Oct 2001).
André Cervera ® photo Laurent Vilarem
Un artiste qui a enrichi sa peinture de ses voyages
Grand voyageur, André Cervera nourrit sa culture visuelle de tous ses périples. Afrique noire, Inde, Chine, Cervera enrichit son œuvre des découvertes et expériences ramenées de ces continents. Le peintre habite ses oeuvres d’univers chamanique et totémique dans lequel le rite, le masque et la sexualité tiennent une place prépondérante. De ses longs séjours à l’étranger, Cervera amasse, mémorise et fait siens des codes symboliques, les scènes quotidiennes, les mythologies, les histoires jusqu’aux scènes les plus anodines. Cervera recycle dans ses oeuvres des vieux papiers peints, des affiches publicitaires, des dessins académiques. A partir de cette base, il dessine, colle, détoure, tamponne, peint et cherche à se faire rencontrer et à juxtaposer les gens, les histoires, les modes de vie et les symboles. Paradoxalement, et malgré une peinture qui peut paraître brute, il sophistique toujours son discours et sublime la réalité en n’oubliant jamais la dimension humaine. « Il n’y a pas de sophistication dans le discours d’André Cervera, la parole, en cascade, est guidée par l’émotion, la vérité. Aujourd’hui l’artiste est comblé, invité dans le monde entier. Pour l’enfant de Sète, qui, comme les artistes de la Figuration Libre, vient du peuple, c’est une sorte de revanche, un hommage obstiné à son père qui, en d’autres temps, s’est fait lâchement voler sa révolution en Espagne » (« L’urgence de peindre », Philippe Saulle ARTENSION Sept/Oct 2001).
Clémence Boisanté a ouvert un nouvel espace en juin 2016, où s’exprime la création contemporaine dans toute sa diversité. Située sur le boulevard Ledru-Rollin à proximité du Carré-Sainte Anne, la galerie Boisanté présente des artistes confirmés et promeut de jeunes talents proposant ainsi une vraie grille de lecture de la création actuelle.