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Par SPRA — Dernière modification 21/07/2017 15:32:32
Le projet Vigne de Cocagne fait partie des grands gagnants du concours de la Fabrique Aviva, opération de mécénat de l’assureur Aviva France visant à récompenser des initiatives locales et innovantes. Le projet est de créer la première exploitation viticole d’insertion sociale et professionnelle en France. L’exploitation viticole sera installée au domaine de Mirabeau à Fabrègues, au pied du massif de la Guardiole.
Le projet Vigne de Cocagne, qui démarrera en décembre 2017, a un objectif double : accompagner des personnes rencontrant des difficultés sociales et professionnelles pour aider à leur réinsertion, et former des ouvriers viticoles dans le département de l’Hérault, où le taux de chômage est élevé et où les besoins dans la filière viticole sont importants. « Le projet est né d’un double constat : les exploitants locaux ont besoin d’ouvriers viticoles, et rencontrent des difficultés pour recruter », explique Pauline Chatin, porteuse du projet. En effet, le métier d’ouvrier viticole fait partie des dix métiers les plus recherchés par les exploitants du département de l’Hérault, selon un classement effectué par Pôle Emploi. Le projet Vigne de Cocagne répond ainsi à un besoin du territoire. Pourtant, les exploitants rencontrent des difficultés pour recruter, et fidéliser les ouvriers viticoles : le métier connaît un turn-over important. Le projet Vigne de Cocagne s’est inspiré du dispositif intitulé Réseau Cocagne qui permet l’insertion sociale et professionnelle par le maraîchage. « L’expérience du Réseau Cocagne a montré que l’agriculture est un support de remobilisation pour les personnes en difficulté », souligne Pauline Chatin. Cette dernière est allée vers le Réseau Cocagne, qui a accepté de soutenir son projet. Le Réseau Cocagne développe depuis 25 ans des jardins maraîchers biologiques d’insertion : Vigne de Cocagne a transposé ce modèle à la vigne et au vin.
Pauline Chatin, porteuse du projet
Le projet Vigne de Cocagne s’adresse à des personnes rencontrant des difficultés sociales et professionnelles : chômeurs de longue durée, personnes bénéficiaires du RSA, ou jeunes n’ayant pas ou peu de qualification ni d’expériences professionnelles. Vigne de Cocagne proposera à ses bénéficiaires un parcours d’intégration comprenant : une formation au métier d’ouvrier viticole, une rémunération (les bénéficiaires du parcours seront salariés de la structure), et un accompagnement social. Les objectifs sont de permettre aux bénéficiaires d’acquérir une compétence, et également de retrouver un emploi pendant ou à l’issue du parcours d’intégration. Le parcours proposera aux salariés un contrat à durée déterminée d’insertion de 2 ans. « Je pense qu’il est important que le contrat ait une durée assez longue, afin de permettre aux salariés de la structure de se projeter un peu dans le temps. Egalement, deux ans, cela représente deux saisons viticoles : les salariés ont le temps d’apprendre le métier », explique Pauline Chatin. Les salariés de Vigne de Cocagne participeront à toutes les étapes de production du vin, du cep de vigne au produit fini mis en bouteille. Le vin sera produit sur place, au domaine de Mirabeau. En plus de la production du vin, les salariés pourront participer à la commercialisation du produit. « Il s’agit de permettre aux salariés de la structure de participer à une activité valorisante. Le vin en est une », souligne Pauline Chatin.
L’apprentissage se fera par la pratique : en effet, un chef de culture formera les bénéficiaires sur le terrain. En plus de cet apprentissage pratique, les salariés seront suivis individuellement par un accompagnateur socio-professionnel, afin de permettre leur réinsertion sur le marché de l’emploi. Le parcours proposé par Vigne de Cocagne forme au métier d’ouvrier viticole, mais les compétences acquises sont transférables à d’autres domaines professionnels. « L’objectif est double : former les bénéficiaires du parcours d’intégration au métier d’ouvrier viticole, et les accompagner dans leur réinsertion sur le marché de l’emploi. Tant mieux si ils souhaitent exercer un métier viticole, mais ce sera une bonne nouvelle pour nous si ils retrouvent un emploi même si ce n’est pas dans le domaine de la viticulture », explique Pauline Chatin. Enfin, Vigne de Cocagne souhaite établir des partenariats avec des exploitations viticoles locales, dans le but de permettre le parrainage de ses salariés et de développer un réseau professionnel dont les salariés pourront bénéficier. Trois personnes encadreront le parcours proposé par Vigne de Cocagne : Pauline Chatin, porteuse du projet, un chef de culture, et un accompagnateur socio-professionnel. Trois bénéficiaires seront accueillis en décembre 2017, et à l’horizon 2020, Vigne de Cocagne souhaite accueillir cinq personnes. Le parcours d’intégration sera proposé au public concerné par l’intermédiaire de Pôle Emploi. La sélection se fera à l’issue d’un entretien : « la motivation, l’envie de travailler dans la viticulture sera un critère essentiel pour nous lors de la sélection », explique Pauline Chatin.
L’exploitation sera installée au domaine de Mirabeau, à Fabrègues. « Le site est magique, au pied du massif de la Guardiole. Nous avons 7 hectares de vignes, une cave. Le projet Vigne de Cocagne va aussi permettre de faire revivre cette exploitation », déclare Pauline Chatin. Le projet Vigne de Cocagne fait partie des grands gagnants du concours organisé par la Fabrique Aviva qui récompense les initiatives d’entreprises en faveur de l’économie sociale et solidaire. Vigne de Cocagne espère connaître les mêmes résultats que le Réseau Cocagne qui compte aujourd’hui 4000 participants, et permet à un bénéficiaire du dispositif sur deux de retrouver un emploi. Si la dynamique est au rendez-vous, Vigne de Cocagne espère initier la naissance de projets similaires en France, sur le modèle du Réseau Cocagne, et être une passerelle entre les exploitants viticoles à la recherche d’employés et les personnes rencontrant des difficultés sociales et professionnelles.