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L’impasse Manuel Valls

Par SPRA — Dernière modification 30/06/2017 14:34:01


C’était l’occasion ou jamais de quitter la politique, car, disons-le, personne ne veut plus l’y voir. Même ses amis étaient gênés. Son moment, comme on dit, est passé. Ses proches n’osaient pas trop répondre aux questions quand les journalistes, effarés, leur demandaient : mais pourquoi s’obstine-t-il ? pourquoi veut-il continuer ? La réponse, en fait, est assez simple. Valls ne sait rien faire. Il n’a jamais travaillé « pour de vrai ». Il n’a jamais été embauché par une entreprise. En fait, il ne sait pas ce que c’est qu’une entreprise. Depuis ses dix-huit ans le Parti socialiste le fait manger. Ce sont les militants. Ce sont les programmes, les jeux de chaises et de strapontins. Depuis ses dix-huit ans il doit son salaire à ce parti qu’il a, sans honte, trahi. Que voulez-vous qu’il fasse ? Des études en pharmacie ?

 

Valls s’est donc présenté à Evry pour être député. Il aura encore un salaire. On parlera moins de lui mais il essayera de se faire voir les mercredis, pendant la fameuse séance des questions au gouvernement, ainsi que dans la salle des colonnes en arrière-plan des députés en marche quand ils seront interviewés. Il maudira toutes les nuits le Président Macron qui était plus beau, plus intelligent et plus calme que lui, et qui n’a même pas voulu l’introniser sous la bannière de son parti. 

 
 

Il y aura quand même eu une sacrée pagaille dans cette première circonscription de l’Essonne. Entre Francis Lalanne et Dieudonné, Valls avait du mal à ne pas se sentir ridicule, mais il tenait à son siège, parce qu’il tenait à son niveau de vie. C’est un professionnel, il ne sait rien faire d’autre, vu à la télé, nourri, abreuvé par les mandats électoraux. Il a donc emporté l’élection avec 139 voix d’avance, et cela, évidemment, comme tout le reste, ne pouvait pas ne pas être remis en cause. La candidate de La France insoumise, Farida Amrani, s’est empressée de demander des comptes. Pourquoi rien ne peut être propre avec Valls, sans bavure ? Pourquoi celui qui demande le rassemblement et prétend l’incarner ne sait rien faire d’autre que diviser ? Parce que c’est un apparatchik, et que les Français se sont mis, à juste titre, à détester les professionnels de la politique.

 
 

C’est le point positif de ce nouveau gouvernement : l’arrivée de toutes ces personnes, connues ou non, issues de la société civile. Tous ces « laboratores » qui savent ce qu’est un travail et qui ont bel et bien prévu de travailler. Valls se sentira d’autant plus seul au milieu d’eux qu’il n’a, lui, ni parti ni véritable compétence, ni trop d’idées disons-le concernant le destin de la France, seulement un CV où il y a écrit « bidouillage » à chaque ligne, une culture générale de framboise et une ambition de collégien accro au sucre.

 
 

C’était le moment de faire profil bas, pourquoi pas s’inscrire à l’université avec Najat Vallaud-Belkacem et Benoît Hamon qui en ont eux aussi bien besoin, par exemple dans un cursus d’économie, ou bien aller travailler à l’usine, ou dans une banque, ou sur plateau de standards téléphoniques histoire de comprendre pourquoi il est tellement détesté, et de comprendre ce qu’est la France, ce qu’elle est vraiment, ce qu’est la vie des Français. 
 

 

J’ai quand même éprouvé un sentiment proche de la pitié en le voyant arriver à l’assemblée, ayant retrouvé ses anciennes cravates, les grises, sûrement parce qu’il a été obligé de licencier son conseiller en style, sans parti, sans groupe ni sans autre fonction qu’un siège dont certains prétendent qu’il a été usurpé. J’ai vu un homme fatigué, presque vieux, usé par l’ambition et le narcissisme. D’autres se sont relevés, mais ils avaient fait Sciences Po. De lui, que restera-t-il ? Est-ce lui finalement la première, la vraie victime de Hollande ? Celui dont il ne restera qu’un profil sur certaines photos que les historiens eux-mêmes ne sauront pas attribuer ? Aura-t-il au moins une rue à son nom ? Finalement, je crois que je le lui souhaite. Une impasse à Evry, près d’une rue passante où les habitants s’activeraient, en marche, tandis que dans l’impasse viendraient dormir au calme de gros chats rassasiés.

 

Guillaume Sire  

 

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