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Le nouveau visage de l’Assemblée

Par SPRA — Dernière modification 23/06/2017 13:36:46


Ces élections législatives ont mis un coup de pied dans la fourmilière de tous ces acteurs historiques qui juraient il y a encore quelques semaines que Macron, même s’il était élu, n’aurait jamais l’Assemblée. Déjà, Baroin s’entraînait devant le miroir à former puis diriger un gouvernement. De toute façon, ayant été convenu qu’il serait premier ministre en cas de victoire de Sarkozy, puis de victoire de Juppé, puis de victoire de Fillon, puis en cas de cohabitation, il se disait que c’était dans l’ordre des choses, hein, mais voilà… Patatras ! Non seulement Macron a eu l’Assemblée, mais en plus ses marcheurs ont tout raflé. Et si l’on voyait le 11 juin des vieux de la vieille pleurer en prétendant que leur tristesse était causée par le taux de participation, il était assez évident qu’ils pleuraient pour leurs privilèges, leur portefeuille, leur addiction aux interviews télé et aux plateaux repas de l’Assemblée. Je ne vous cache pas que j’ai quand même trouvé assez délectable de voir certains candidats écartés dès le premier tour et d’autres en très mauvaise posture. L’aile gauche du PS, après s’être fait humilier par Hollande pendant cinq ans, eux qui l’avaient pourtant porté au pouvoir après le discours du Bourget (« Mon ennemi, avait assuré Culbuto, c’est la Finance ! ») a pris une déculotté de la part de son protégé (eh oui, un financier !). Hamon, le candidat issu des primaire, éliminé. Filippeti, éliminée. Guigou, éliminée. Les Verts, humiliés eux aussi par Hollande pendant cinq ans, eux aussi désavoués : Cécile Duflot ? Eliminée. Emmanuelle Cosse ? Eliminée. Quant aux proches de Hollande, ils payent à sa place les pots cassés : Cambadélis, éliminé. Fekl, éliminé. Menucci, éliminé. Glavany, éliminé. Idéalement, il faudrait que Valls et Belkacem succombent eux aussi et alors pour la première fois depuis le début de cette horrible campagne présidentielle, je dormirai en paix.  
 
 

Que penser du nouveau visage qu’aura bientôt notre assemblée ? Les énervés disent qu’il n’y aura pas de débat. Pour ma part au contraire, je suis inquiet, parce que je pense qu’il n’y aura plus que des débats et que Macron aura du mal à gouverner. Son raz-de-marée est tout sauf homogène, et quand Bruno Le Maire va proposer des projets de loi à des députés issus du PS, on se demande comment il va y arriver. En fait, on a remplacé un terrain sur lequel des équipes s’affrontaient par une somme d’individus aux pensées différentes et souvent inconciliables, pour certaines farfelues, dont il sera impossible de savoir à l’avance la réaction à tel ou tel projet. Ce sera, à n’en pas douter, la pagaille, du grand n’importe quoi. Oui, les partis sont de vieilles machines fatiguées. Oui, il faut les renouveler. Mais oui, ils ont le mérite d’exister. Ils doivent exister.


Et s’ils ont du plomb dans l’aile, ce n’est pas simplement du point de vue des idées ou de la fierté, mais également du point de vue financier. Le Parti socialiste, Les Républicains et le Front national tirent du financement public à peu près la moitié de leurs revenus : 24,8 millions d'euros sur 54,8 millions pour le PS, 18,5 millions sur 36 millions pour LR et un peu plus de 5 millions sur 11 millions pour le FN en 2015, selon les derniers chiffres de la Commission nationale des comptes de campagne. Le reste est issu des cotisations des adhérents, des contributions des élus ou des dons privés (limités à 7.500 euros par personne). Or, en vertu d'une loi de mars 1988 sur la transparence financière de la vie politique, le financement public est accordé chaque année en fonction de deux critères. Premier critère : le nombre de suffrages obtenus au premier tour des législatives. En 2017, une voix équivaut au versement d'un montant de 1,42 euro. C'est ce qui pousse les petits partis à présenter un maximum de candidats. Deuxième critère : le nombre de députés et sénateurs, qui atteint jusqu’à 37000 euros par parlementaire (une retenue est imposée en cas de non-respect de la parité hommes-femmes).


Vous l’avez compris, les trois principaux partis vont être asphyxiés. Le PS va même devoir quitter son siège historique de Solferino, encore un fait d’arme à mettre sur le compte de leur champion Hollande. Et si les partis meurent, la démocratie meurt. Parce que sans partis, il n’y a plus que du débat, et jamais une décision n’est stable. Il n’y a plus de prévisibilité non plus pour les investisseurs concernant la politique des prochaines années, ce qui n’est pas sans inquiéter les marchés. Il faut donc espérer que La République en Marche devienne un parti et que d’autre partis adviennent. Ainsi le ménage aura été fait, certes, et tant mieux, mais l’immeuble, sous prétexte qu’il était sale, n’aura pas non plus été détruit.

 

Guillaume Sire

 

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