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Le Centre Régional d’Art Contemporain de Sète propose une exposition de sculptures, peintures et œuvres sur papier de Jean-Michel Othoniel, intitulée «Géométries amoureuses», jusqu’au 24 septembre 2017

Par SPRA — Dernière modification 23/06/2017 13:37:50


Depuis le 10 juin et jusqu’au 24 septembre 2017, le Centre Régional d’Art Contemporain Occitanie/Pyrénées-Méditerranée (CRAC) à Sète, et le Carré Sainte-Anne, espace d’art contemporain de la Ville de Montpellier, présentent deux expositions monographiques simultanées consacrées à Jean-Michel Othoniel. Sous le titre unique de « Géométries Amoureuses », ce double événement présente plusieurs facettes du travail de l’artiste à travers une soixantaine de sculptures, une dizaine de peintures et plus d’une centaine d’œuvres sur papier. Le lieu du CRAC, ancienne friche industrielle réhabilitée en centre d’art, fait résonner de manière exceptionnelle les œuvres monumentales de l’artiste.


  
  Jean-Michel Othoniel, Black Lotus, 2016 (détail), photo : Antoine Cadot
  crédit 2017 Othoniel / ADAGP, Paris
 


Le CRAC à Sète présente une exposition composée d’oeuvres inédites et monumentales. Inspirée par les formes de la nature, elle propose un parcours proche d’une architecture radicale, monochrome et abstraite. Ces nouvelles oeuvres de verre, de miroir, de métal, d’encre ou d’obsidienne, montrent l’évolution du travail de l’artiste depuis sa rétrospective au Centre Pompidou en 2011. Au rez-de-chaussée, l’exposition s’ouvre sur une colossale vague de 6 mètres de haut et 15 mètres de long, composée de plus de dix-mille briques de verre noir. Spécialement conçue pour le lieu, cette oeuvre fait écho à la première photographie réalisée à Sète en 1857 par Gustave Le Gray et intitulée La Grande Vague. Dans la salle suivante, le visiteur découvrira une série d’œuvres inédites, réalisées sur toile et intitulées Black Lotus qui entourent des sculptures éponymes. Depuis l’adolescence, Jean-Michel Othoniel observe les fleurs qu’il a transposées en sculptures. Les sculptures représentent ainsi le lotus, un lotus peint en noir. En effet, Jean-Michel Othoniel a souhaité représenter une forme perturbée de la fleur, blanche et pure à l’origine dans la nature. « J’ai voulu montrer l’impact de l’humain sur la nature », explique l’artiste. Cette tension entre l’humain et la nature, cet oxymore fait naître une image poétique. Ces sculptures représentent ainsi une nature en souffrance, en rapport avec un basculement du climat. Cette lecture des œuvres est apparue à l’artiste après leur réalisation, au moment de l’installation : « les œuvres nous racontent parfois quelque chose que l’on n’avait pas vue au départ. Malgré les anticipations, on est toujours surpris de ce que les œuvres peuvent nous raconter », déclare Jean-Michel Othoniel. Les œuvres exposées au CRAC sont plus radicales que celles de l’exposition de Sainte Anne.


     
  Jean-Michel Othoniel, Black Lotus, 2016, photo : Antoine Cadot, crédit 2017 Othoniel / ADAGP, Paris



  
  Jean-Michel Othoniel, The Big Wave (détail), 2017, crédit 2017 Othoniel / ADAGP, Paris

 

Les sculptures et les jeux de miroir


Dans la salle suivante, le visiteur découvrira de mystérieuses météorites en obsidienne, pierre noire issue de la lave des volcans. La pierre noire polie reflète les visages des visiteurs, comme un miroir. Pour disposer ces pièces lourdes et fragiles, l’artiste a fait appel à des manutentionnaires. Paradoxalement, les pièces les plus monumentales sont aussi les plus fragiles. En poursuivant la visite, le public arrive à un gigantesque collier en perles de verre soufflées. Le collier devient presque architecture. Comme avec les obsidiennes, les perles du collier reflètent comme un miroir les images qui s’y projettent. Pour cette oeuvre, Jean-Michel Othoniel a travaillé avec un mathématicien qui étudie la théorie des reflets. En effet, pour son travail de création, l’artiste dialogue avec différents types de personnes, qui lui apportent des connaissances spécifiques nécessaires pour la réalisation de ses oeuvres. Ce gigantesque collier est une métaphore : il entoure un corps absent.

Le visiteur arrive ensuite à une salle qui témoigne de la violence des éléments naturels, figurée par de gigantesques tornades d’acier suspendues dans l’espace. Ces pièces monumentales sont mobiles et peuvent tourner. Elles évoquent le mouvement. En équilibre dans les airs, elles ont nécessité un travail de réflexion mathématique. « Les tornades en équilibre comme de grands mobiles entourent le corps de ceux qui s’en approchent. Pour moi, la tornade est une métaphore de la création elle-même. Plus puissante que l’artiste, elle le domine et si celui-ci ne reste pas centré, elle l’éjecte. Il devient alors lui-même spectateur de son propre travail », explique Jean-Michel Othoniel.

 

Plus de cent dessins qui évoquent la pensée et la genèse de nombreuses œuvres de l’artiste


Au premier étage, cent douze dessins réalisés entre 1996 et 2017 dévoilent le cheminement de la pensée de Jean-Michel Othoniel et la genèse de nombreuses de ses œuvres. Ces dessins témoignent de la « double vie » de l’artiste, partagée entre le travail de dessin et la sculpture. Jean-Michel Othoniel supervise dans son atelier 14 personnes. Parmi ces dessins, on retrouve celui du projet du Kiosque des Noctambules, projet réalisé sur la place Colette, à l’entrée de la station de métro Palais-Royal – Musée du Louvre à Paris. Avec une œuvre comme celle-ci, l’artiste revendique un art populaire, qui s’adresse à tout le monde. Le visiteur pourra également retrouver les dessins du projet de la cathédrale d’Angoulême. Ce projet a nécessité pour l’artiste neuf années de travail. Egalement, le public découvrira des œuvres réalisées pour le projet des Jardins du Château de Versailles. Il s’agit de sculptures abstraites qui sont une écriture de la danse. Parmi les dessins figurent également celui du « collier cicatrice », petit collier de verre rouge de Murano offert à plus de mille participants lors d’une exposition à l’occasion de l’Europride à Paris en 1997. Ce collier représente les cicatrices différentes que chacun porte en lui, avec fierté, pour mieux se reconstruire sans oublier. Enfin, la visite s’achève avec la sculpture d’un grand nœud en perles de verre colorées, suspendue dans les airs, The Wild Pansy, hommage à la liberté d’être différent. Elle est comme un nœud infini.

 
 

L’artiste propose avec ce projet un ensemble d’oeuvres s’inscrivant dans une relation forte à Sète et à l’architecture du centre d’art. Pour clore une programmation de plus de vingt ans à la tête du Centre Régional d’Art Contemporain, Noëlle Tissier, commissaire de l’exposition, a choisi Jean-Michel Othoniel, artiste qu’elle a invité en 1988 pour l’ouverture de la résidence d’artistes Villa Saint Clair à Sète. Ayant initié un cycle de monographies intitulé « les premiers seront les derniers », Noëlle Tissier remontre depuis quelques années les jeunes artistes qu’elle a invités à partir de 1988 et qui ont eu après leur séjour à Sète une carrière internationale. L’exposition « Géométries amoureuses » de Jean-Michel Othoniel présente des œuvres monumentales de l’artiste, qui plongent le spectateur dans un univers merveilleux et poétique, et qui contribuent à ré-enchanter le monde.

 

 
Marie Deschamps

Source : Centre Régional d’Art Contemporain à Sète



Informations pratiques :

Centre Régional d’Art Contemporain

26 quai Aspirant Herber F-34200 Sète

04 67 74 94 37

www.crac.languedocroussillon.fr

Ouvert tous les jours de 12h30 à 19h ; samedi et dimanche de 15h à 20h, fermé le mardi.

Entrée libre et gratuite.


 

 

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