Les éléphants de Voltaire

Par SPRA — Dernière modification 26/05/2017 11:39:34

Peut-être en avons-nous terminé avec les éléphants de la promotion Voltaire de l’Ecole Nationale d’Administration, le jour où François Hollande a quitté l’Elysée. Ils nous auront quand même sacrément bassinés, blessés, enquiquinés, rançonnés et mentis. Il a dû se passer quelque chose cette année-là, en 1980, un événement que nous ne connaissons pas, pour qu’ensuite les élèves de l’ENA envahissent les postes du pouvoir, les palais, les ambassades et règnent comme ils l’ont fait, en dictateurs africains. 
 

Ségolène Royale a ruiné la région Poitou‑Charentes avec des coups de tête aussi stupides que brutaux comme celui qui a consisté à injecter l’argent de sa région dans la société Mia. Il y aussi eu l’échec redoutable de l’écotaxe, sa position pour l’indépendance du Québec et son émotion à l’enterrement du dictateur Fidel Castro.  Son compagnon, François Hollande, contrairement à elle, est arrivé à devenir président. Son bilan se passe de commentaires, même s’il ne cesse de répéter — comme si la répétition d’un mensonge avait le pouvoir de le rendre vrai — qu’il laisse à Emmanuel Macron le pays dans un meilleur état que celui dans lequel il l’a trouvé. On se souviendra de sa guerre manquée en Syrie (ouf !), de son ennemie la finance qui en fait est son amie, de son incapacité à négocier des accords sans être de l’avis du dernier qui a parlé, de sa non-prise de décision, de ses blagues lourdes, de sa crainte des journalistes et de son incompétence en tout, pour tout, tout le temps. On se souviendra aussi de son utilisation dictatoriale du 49-3 et de la divulgation des secrets d’état à des journalistes avec lesquels il a passé davantage de temps qu’avec ses ministres. On se souviendra aussi, bien entendu, de la manière qu’il a eu de séparer la France partout où les Français pouvaient être désunis. Et on se souviendra de la manière qu’il a eu de se faire réélire sans se présenter. Côté vie personnelle, il y a eu Valérie Trierweiler puis Julie Gayet en scooter, de quoi faire rire l’humanité jusqu’au bout du monde. Et avant cela, il y avait eu dix années de magouilles à la tête du Parti socialiste, dont la suite logique a été la candidature de Hamon soutenue à hauteur de 6%.

Continuons le tour de la fameuse promotion Voltaire. Michel Sapin a été un ministre inexistant, qui n’a pas inversé la courbe du chômage contrairement aux engagements pris et a claqué le string d’une journaliste parce que ça l’amusait, après avoir perçu des sommes contestées en tant que maire d’Argenton-sur-Creuse. Jean-Pierre Jouyet a quant à lui enregistré une conversation personnelle avec François Fillon pour semer la zizanie entre son « ami » et Nicolas Sarkozy. Curieuse vision de la politique, mais parfaitement en ligne avec la vision de cette fameuse promotion de 1980. Il ne devait pas y avoir de cours d’éthique cette année-là.

A droite, nous avons Dominique de Villepin. Celui-ci s’est illustré en refusant d’accompagner les Etats-Unis en Irak, certes, mais à part cela il y a eu la sombre affaire Clearstream, puis le soutien à Emmanuel Macron contre sa famille politique. Renaud Donnedieu de Vabres, lui aussi, est de la promotion Voltaire, et a vendu (pardon : exporté) une partie des collections du Louvre à Abu Dhabi.

On est presque étonné que Laurent Fabius ne figure pas lui aussi dans la liste des anciens étudiants de la promotion Voltaire. Avec le sang contaminé, le « non » à la Constitution, son épouse officielle qui est en fait l’épouse de Monsieur Baylet, son fils qui joue au casino et force les barrages de police, et le discours suintant de paternalisme fait pour Emmanuel Macron, il aurait pourtant été un parfait candidat. Je propose qu’on déplace son diplôme de l’ENA de 1974 à 1980, car ainsi nous aurons réuni les éléphants de Voltaire.

Guillaume Sire