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LA MOMIFICATION DE L'ECOTAXE ET LE REPORT SUR LES CLASSES MOYENNES

Par SPRA — Dernière modification 24/02/2017 16:28:22


Lorsque vous êtes sur l’autoroute, il vous arrive sans doute de voir ces ponts en fer bardés d’appareils qui ressemblent à des projecteurs et des radars concentrés là comme des reptiles près d’une source d’eau chaude, ou comme des mouches autour d’une grosse lampe halogène. Ils sont à la pointe et n’ont jamais fonctionné, neufs mais déjà morts, comme la preuve matérielle de la momification des politiques publiques.
 
 

Ces dispositifs étaient censés, souvenez-vous, être utilisés pour l’écotaxe. L’idée consistait à taxer le transport des marchandises par camion, extrêmement polluant et encombrant alors que les chemins de fer sont moins polluants et tout à fait adaptés. Puis il y eut la révolution des bonnets rouges en Bretagne, qui s’opposaient à la perte des emplois provoquée par la taxation des émissions carbone (les bateaux aussi étaient concernés) en brûlant les portiques de l’écotaxe dans des scènes extrêmement cinématographiques qui ont fait le beurre des chaînes d’information en continu. Il faut dire que des sans-culottes qui gesticulent devant des murs de flammes c’est quand même mieux que des diagrammes roses et bleus à propos de la couche d’ozone. Les recettes publicitaires sont à ce prix.

 


En 2014, Ségolène Royale a cédé à la pression des bonnets rouges et des médias. C’est ce qu’il y a de bien avec Ségolène Royale : elle déteste tellement qu’on dise du mal à son sujet qu’elle est prête à n’importe quoi — n’importe quoi, j’insiste — pour que cela cesse. Vraiment, elle aurait fait une magnifique présidente. La Cour des comptes a enfin enquêté et rendu ses conclusions en présentant cette opération de communication de Ségolène Royale  comme, je cite, « un gâchis patrimonial, social et économique ».
 


Royale avait pourtant essayé de nous embrouiller en nous disant que son opération de communication (oui oui, c’est de cela qu’il s’agit) ferait gagner de l’argent au contribuable. Elle étayait cette thèse en prétendant que la concession accordée à l’entreprise Ecomouv, chargée de faire fonctionner les fameux portiques, garantissait au prestataire des revenus supérieurs à 220 millions d’euros par an, et, ce, « même si cette taxe ne rapportait rien » (sic). Evidemment, il était totalement exclu que cette taxe ne rapporte rien, ce qui rendait cet argument aussi faible que tous les autres arguments de la carrière politique de Ségolène Royale, auxquels un enfant de six ans ne se laisserait pas prendre. Madame Royale n’est pas idiote, n’allez pas croire, mais elle nous prend pour des attardés, cela c’est certain. 

 

Elle a ensuite annoncé très fièrement (elle annonce tout fièrement) qu’elle remplacerait l’écotaxe par une hausse des taxes sur le gazole (TICPE). Or, la Cour des Comptes a montré que la compensation par la TICPE rapporte 1,5 milliards de plus par rapport à la mise en œuvre de l'écotaxe. Nous devons donc à Madame Royale une hausse manifeste de la fiscalité. Et sur qui a-t-elle pesé ? Les amis de Madame Royale, cyclistes parisiens ? Non, bien sûr. Les entreprises de transport routier ? Non plus. Les poids lourds étrangers, qui devaient s'acquitter de 350 millions d'euros d'écotaxe par an, ne paient finalement que 25 millions avec la hausse de TICPE sur le diesel, quant à la facture des camions français elle a été ramenée de 779 à 462 millions d'euros. Mais les automobilistes, eux, paient 652 millions d'euros d’impôts supplémentaires alors qu'ils ne devaient pas contribuer à l'écotaxe. Pour résumer, les classes moyennes en province, qui se servent tous les jours de leurs véhicules pour aller au travail, emmener les enfants à l’école, etc., ont payé pour les caprices des bonnets rouges et la lâcheté de Ségolène Royale plus d’un demi milliard d’euros.

 

 

Guillaume Sire

 

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