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FONTFROIDE : L'ABBAYE CACHEE AU COEUR DES CORBIERES
Par Double Vue : Bruno Deschamps — Dernière modification 16/09/2016 15:44:58
Nichée au fond d'un vallon au cœur d'une nature aride et sauvage, l'abbaye de Fontfroide est un site étonnant. Chargé de spiritualité, elle est aussi emplie de la passion qu'avait pour l'art son restaurateur et sauveur, Gustave Fayet.
Elévation de l'âme par la religion, enrichissement de l'esprit par l'art, c'est cela aujourd'hui Fontfroide et c'est ce qui en fait son originalité et sa richesse.
Une histoire riche et mouvementée
C'est en 1093 que l'abbaye de Fontfroide voit le jour.
Bâtie sur des terres données à quelques moines bénédictins par le Vicomte de Narbonne, elle tire son nom de la source d'eau froide située à proximité. Mais ce n'est qu'en 1145 que l'abbaye se développe réellement par son rattachement à l'ordre de Cîteaux. Les moines cisterciens qui l'occupe alors prônent un retour à la pureté de la règle de Saint Benoit imposant pauvreté, austérité et sobriété architecturale. Allié au Pape lors de la croisade contre les cathares, les moines de Fontfroide voient même l'un des leurs Jacques Fournier, grand pourchasseur des hérétiques albigeois, être élu Pape en 1334 sous le nom de Benoit XII.
A partir de là, l'abbaye tombe en commende c'est-à-dire que c'est le roi qui impose ses abbés, des nobles peu soucieux des considérations monastiques. Les moines deviennent peu nombreux et s'éloignent des règles cisterciennes, ils mangent richement, boivent, on dit même que certains jouent au billard.
Arrive la Révolution qui met fin à toute vie monastique et donne Fontfroide aux Hospices de Narbonne en 1791.
L'abbaye tombe en désuétude et même si douze moines de l'abbaye de Sénanque viennent la réoccuper en 1848, la grandeur de Fontfroide est désormais passée. Et en 1901, refusant de se constituer en association religieuse comme la loi les y contraint désormais, les moines quittent l'abbaye et s'exilent en Espagne.
Bâtie sur des terres données à quelques moines bénédictins par le Vicomte de Narbonne, elle tire son nom de la source d'eau froide située à proximité. Mais ce n'est qu'en 1145 que l'abbaye se développe réellement par son rattachement à l'ordre de Cîteaux. Les moines cisterciens qui l'occupe alors prônent un retour à la pureté de la règle de Saint Benoit imposant pauvreté, austérité et sobriété architecturale. Allié au Pape lors de la croisade contre les cathares, les moines de Fontfroide voient même l'un des leurs Jacques Fournier, grand pourchasseur des hérétiques albigeois, être élu Pape en 1334 sous le nom de Benoit XII.
A partir de là, l'abbaye tombe en commende c'est-à-dire que c'est le roi qui impose ses abbés, des nobles peu soucieux des considérations monastiques. Les moines deviennent peu nombreux et s'éloignent des règles cisterciennes, ils mangent richement, boivent, on dit même que certains jouent au billard.
Arrive la Révolution qui met fin à toute vie monastique et donne Fontfroide aux Hospices de Narbonne en 1791.
L'abbaye tombe en désuétude et même si douze moines de l'abbaye de Sénanque viennent la réoccuper en 1848, la grandeur de Fontfroide est désormais passée. Et en 1901, refusant de se constituer en association religieuse comme la loi les y contraint désormais, les moines quittent l'abbaye et s'exilent en Espagne.
Fontfroide sauvée par Gustave Fayet
Maintenant abandonnée l'abbaye de Fontfroide se dégrade. Certains murs s'écroulent, le vent, la pluie, les animaux sauvages entament un lent travail de dégradation et précipitent la ruine de ce magnifique monument.
En 1908, l'édifice est mis en vente "à la bougie". Un acheteur se déclare, George Grey Barnard, il est américain, archéologue et collectionneur d'art et d'architecture médiéval connu pour avoir, entre autres méfaits, acheté le cloitre de Saint Guilhem le Désert pour le démonter et l'installer à New York.
Gustave Fayet, riche viticulteur et industriel biterrois, décide alors d'acheter l'abbaye qu'il connait bien pour l'avoir beaucoup fréquenté enfant et adolescent. Le jour de la vente il surenchérit sur Barnard et acquiert l'abbaye pour 50 000 francs or. La somme est relativement modeste mais Fayet va devoir investir des sommes colossales pour restaurer et remettre en état l'ensemble des bâtiments. Propriétaire d'une quinzaine d'exploitation viticole qui représentent près de 1500 hectares, il est aussi un grand amateur et collectionneur d'art et plus particulièrement d'art contemporain de son époque. Il achète en premier les jeunes inconnus que sont Gauguin, Van Gogh, Matisse et bien sûr Odilon Redon. Redon dont on trouve encore aujourd'hui, dans la bibliothèque de Fayet à Fontfroide, deux de ses dernières œuvres monumentales, Le Jour et La Nuit. Certaines des œuvres de la collection de Fayet sont d'ailleurs vendues pour assurer les travaux de restauration de l'abbaye.
Désormais propriétaire de cet ensemble patrimonial exceptionnel, Gustave Fayet va passer la fin de sa vie à faire de ce lieu une sorte de petite Villa Médicis. Il va y accueillir des artistes, des peintres, des musiciens, des compositeurs, des sculpteurs. Mayol est passé à Fontfroide, Ravel aussi, Déodat de Séverac et bien évidemment Odilon Redon.
En 1908, l'édifice est mis en vente "à la bougie". Un acheteur se déclare, George Grey Barnard, il est américain, archéologue et collectionneur d'art et d'architecture médiéval connu pour avoir, entre autres méfaits, acheté le cloitre de Saint Guilhem le Désert pour le démonter et l'installer à New York.
Gustave Fayet, riche viticulteur et industriel biterrois, décide alors d'acheter l'abbaye qu'il connait bien pour l'avoir beaucoup fréquenté enfant et adolescent. Le jour de la vente il surenchérit sur Barnard et acquiert l'abbaye pour 50 000 francs or. La somme est relativement modeste mais Fayet va devoir investir des sommes colossales pour restaurer et remettre en état l'ensemble des bâtiments. Propriétaire d'une quinzaine d'exploitation viticole qui représentent près de 1500 hectares, il est aussi un grand amateur et collectionneur d'art et plus particulièrement d'art contemporain de son époque. Il achète en premier les jeunes inconnus que sont Gauguin, Van Gogh, Matisse et bien sûr Odilon Redon. Redon dont on trouve encore aujourd'hui, dans la bibliothèque de Fayet à Fontfroide, deux de ses dernières œuvres monumentales, Le Jour et La Nuit. Certaines des œuvres de la collection de Fayet sont d'ailleurs vendues pour assurer les travaux de restauration de l'abbaye.
Désormais propriétaire de cet ensemble patrimonial exceptionnel, Gustave Fayet va passer la fin de sa vie à faire de ce lieu une sorte de petite Villa Médicis. Il va y accueillir des artistes, des peintres, des musiciens, des compositeurs, des sculpteurs. Mayol est passé à Fontfroide, Ravel aussi, Déodat de Séverac et bien évidemment Odilon Redon.
Une entreprise moderne et débordante d'activité
Aujourd'hui l'abbaye de Fontfroide c'est une PME de 30 salariés, gérée par une société familiale où se retrouvent tous les descendants de Gustave Fayet qui, comme le dit dans un sourire, Laure d'Andoque cogérante de la société, "nous sommes très nombreux ce qui n'est pas toujours facile à gérer mais cela assure la pérennité de la propriété familiale de l'abbaye”.
Précurseur en terme d'ouverture au public de bâtiments patrimoniaux privés, c'est en 1954 que cette ouverture est mise en place et ce sont, bon an mal an, 100 000 visiteurs qui peuvent profiter des merveilles de cet endroit unique.
Fontfroide aujourd'hui c'est donc, au delà du monument historique, des vignes et une exploitation viticole, un restaurant, des salles de réunion pour des séminaires ou des mariages, une boutique de produits dérivés et aussi, bien sûr, de nombreuses animations artistiques et culturelles.
L'activité de l'abbaye est permanente et s'étale sur toute l'année. Cela va d'évènements grands publics comme les week ends de Fête des Plantes ou les Journées du Patrimoine à une programmation plus artistique comme des expositions de photos ou d'art contemporain et surtout une très importante programmation musicale dont le point d'orgue est le Festival Musique et Histoire dirigé par Jordi Savall au mois de juillet.
Précurseur en terme d'ouverture au public de bâtiments patrimoniaux privés, c'est en 1954 que cette ouverture est mise en place et ce sont, bon an mal an, 100 000 visiteurs qui peuvent profiter des merveilles de cet endroit unique.
Fontfroide aujourd'hui c'est donc, au delà du monument historique, des vignes et une exploitation viticole, un restaurant, des salles de réunion pour des séminaires ou des mariages, une boutique de produits dérivés et aussi, bien sûr, de nombreuses animations artistiques et culturelles.
L'activité de l'abbaye est permanente et s'étale sur toute l'année. Cela va d'évènements grands publics comme les week ends de Fête des Plantes ou les Journées du Patrimoine à une programmation plus artistique comme des expositions de photos ou d'art contemporain et surtout une très importante programmation musicale dont le point d'orgue est le Festival Musique et Histoire dirigé par Jordi Savall au mois de juillet.
Fontfroide, joyau de notre région, poursuit donc sa longue histoire dans les mains avisées des descendants de Gustave Fayet. Elle reste un endroit exceptionnel qu'il faut absolument prendre le temps de visiter. Pour cela, on trouvera toutes les informations nécessaires sur l'excellent site de l'abbaye :
www.fontfroide.com
www.fontfroide.com
Bruno Deschamps
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