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Fonction publique : Un petit cadeau

Par SPRA — Dernière modification 31/03/2016 15:49:16


 
Ministre de la Fonction publique, Annick Girardin a annoncé le 17 mars une hausse de 1,2 % du point d’indice qui sert à calculer les rémunérations des fonctionnaires en fonction de leur grade et de leur échelon dans ce grade. Il s’agit d’une nouvelle importante car le point d’indice dans les trois fonctions publiques (étatique, territoriale, hospitalière) n’avait pas bougé depuis 2008.

Tout comme les gouvernements de droite, les gouvernements de gauche qui se succèdent depuis 2012 avaient refusé jusqu’à présent tout « coup de pouce ». Le précédent ministre de la Fonction publique,  Marylise Lebranchu, avait envisagé une petite augmentation à partir de 2017 mais certainement pas en 2016 en raison des contraintes budgétaires. Les syndicats CGT et Force ouvrière, très puissants dans la fonction publique, exprimaient régulièrement de vives protestations mais la Cour des comptes, devenue gardienne de l’orthodoxie financière, soulignait le coût insupportable pour l'équilibre budgétaire d’une hausse de 1 % du point d’indice : un milliard et demi d'euros pour les trois fonctions publiques.





Par ailleurs les diverses mesures de réorganisation administrative ne se sont pas encore traduites par une diminution globale du nombre de fonctionnaires, contrairement aux engagements pris naguère.

Pourquoi le Premier ministre a-t-il soudain décidé de contrevenir à la règle austéritaire ?

Deux raisons : le mouvement d’opposition à la loi El Khomri inquiète le gouvernement qui cherche à empêcher une mobilisation massive des fonctionnaires ; il faut ensuite séduire ou du moins calmer des millions de personnes qui sont censées voter à gauche. 

Cousue de fil blanc, l’annonce de la revalorisation du point d’indice n’aura pas nécessairement les effets attendus. C’est un fait que le salaire net des fonctionnaires d’Etat a baissé de 0,8 % en 2012 et de 0,7 % en 2013. Par ailleurs, la hausse de 2016 se fera en deux fois et les grilles de rémunérations ne seront revues à la hausse qu’à partie de 2017 – si la politique économique et sociale ne connait pas de changement majeur l’an prochain…

Pour le moment, la hausse du point d’indice est une bonne affaire du point de vue des finances publiques : le coût de la hausse est de 1,8 milliard mais le gel a permis d’économiser 7 milliards d’euros depuis 2008. Les syndicats majoritaires dans la fonction publique (CGT, FO et Solidaires) connaissent bien entendu ces chiffres et, après avoir mobilisé leurs troupes le 26 janvier, ils ont annoncé une nouvelle journée d’action pour le 22 mars. En langage syndical, cela s’appelle « construire un rapport de forces ».

Le gouvernement est donc dans l’embarras. La gauche radicale estime qu’il n’en fait pas assez alors que la droite affirme que les fonctionnaires sont trop nombreux sans toutefois préciser lesquels car il faut plus de policiers, plus de soldats, plus de personnel hospitalier. La fonction publique territoriale pourrait être réduite mais quel président de région oserait tenter l’aventure ? 

On continuera donc d’aller de négociations en manifestations accompagnées de grèves plus ou moins suivies tandis que pointe un curieux paradoxe : alors qu’on refuse d’augmenter les salaires dans l’Union européenne, la Banque centrale européenne commence à penser à une distribution massive d’euros dans la population faute de pouvoir juguler par des moyens classiques la déflation. C’est dire que nous sommes dans la zone des tempêtes et pas seulement sur le terrain social. 

© ACIP/CHAUNU
 

 

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