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Max Rouquette : de l'Occitan à l'Universel

Par SPRA — Dernière modification 04/02/2016 17:05:59




Tout commence à Argelliers
 
C'est à Argelliers, un petit village du Nord de Montpellier, que Max Rouquette voit le jour le 22 juin 1905. Issu d'une famille de viticulteurs aisés dans laquelle on ne parlait entre soi que le français, Max Rouquette découvre la langue occitane dans les rues de son village et en jouant avec ses camarades d'école. Comme le raconte son fils Jean-Guilhem, sa première émotion littéraire fut la lecture de la Bible pas tant pour son caractère religieux que pour sa puissance romanesque. Sa passion du théâtre est, elle, née de l'écoute d'un vieux conteur qui venait régulièrement à Argelliers, rassemblait les enfants sur la place du village et leur disait des contes traditionnels en occitan. Mais c'est son père qui fait découvrir au jeune adolescent quelques vers en occitan de Frédéric Mistral. Bouleversé par la beauté de cette langue que l'on appelait encore le patois, Max Rouquette décide alors que, si, un jour, il écrit ce sera dans cette langue dont la force poétique l'a véritablement ébloui. C'est au lycée de Montpellier qu'il suit ses études secondaires où il découvre la culture classique et le monde de l'écriture. C'est aussi à Montpellier qu'il effectue ses études de médecine. Il sera donc médecin mais ne cessera jamais d'écrire.

Une  œuvre foisonnante reconnue dans le monde entier
 
Son premier recueil de poèmes parait en 1937. Il est écrit en occitan et n'était pas traduit. Par la suite toute sa production sera traduite par ses soins sauf les deux premiers volumes de "Vert Paradis", sa principale œuvre en prose qui en regroupe sept. Très vite, il est reconnu par le monde occitan qui voit bien en lui un poète majeur dont l'œuvre foisonnante tranche avec la production littéraire occitane de l'époque. La reconnaissance nationale arrivera en 1980 avec la traduction en français des deux premiers tomes de "Vert Paradis". Mais c'est en 1993 qu'est organisé un grand colloque sur l'œuvre de Max Rouquette qui confirme l'importance de l'écrivain et lui donne une aura internationale. Il est traduit en plusieurs langues dont l'anglais, l'allemand, le catalan... et même le bulgare. La presse nationale parle régulièrement  de lui et de ses ouvrages. Il n'est plus un auteur occitan mais un écrivain majeur qui écrit en occitan et dont la notoriété est désormais internationale. Sa prose, sa poésie sont lues mais son théâtre reste peu joué si l'on excepte la très belle production de "Médée" par Jean-Louis Martinelli au Théâtre des Amandiers à Nanterre en 2003. Jouée par des comédiens du Burkina Faso, la pièce, magnifiquement interprétée, connut un très beau succès. Ce fut un des grands bonheurs de Max Rouquette de voir cette pièce, à laquelle il tenait le plus, prendre vie sur scène.


Poète et militant
 
Immense poète, Max Rouquette était aussi un militant. En 1962, il fonde le Pen Club de langue d'Oc dont il devient le Président. Le Pen Club est une organisation internationale d'écrivains qui défend la liberté d'expression dans le monde et les écrivains emprisonnés. Mais la cause de sa vie, celle qu'il portera jusqu'à son dernier souffle, est évidemment la défense de la langue occitane. Dès sa prime jeunesse, sous l'influence des catalans dont il se sentait proche, il épouse ce combat pour cette langue qu'il aimait plus que tout. A la libération, il fonde l'IEO (Institut d'Etudes Occitanes) dont le Président sera Tristan Tzara, lui même étant le Secrétaire Général. Il participe aussi à la rédaction de la loi Deixonne, première loi, et seule à ce jour, qui reconnait l'existence des langues régionales (l'occitan, le breton, le basque et le catalan) et qui en autorise l'enseignement.


Son autre passion, le jeu de tambourin
 
En fait Max Rouquette aura eu quatre vies. Médecin, poète, militant mais aussi, et on le sait moins, il fut aussi un ardent défenseur du jeu de tambourin. C'est sur la place d'Argelliers puis aux Arceaux à Montpellier qu'il joue à la balle au tambourin, l'ancien jeu de longue paume. Il participe à la création de la Fédération de Tambourin en 1938. Joueur et théoricien, il publie même deux monographies sur ce sport en 1948 et 1986. Selon son fils Jean-Guilhem, sa passion du tambourin était telle qu'il en rêvait la nuit. Dans un de ses poèmes, il imagine que Dieu, le septième jour invente, pour se reposer, le jeu de balle au tambourin.
 
"Dire l'essentiel sans le dire, s'affronter aux fatalités de notre condition sans les nommer, voila ce qui caractérise le mieux l'univers ébloui et douloureux de Max Rouquette." écrivait son ami, l'écrivain Jean Carrière. Tout est dit.
 
 
Bruno Deschamps
 

 

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