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Et pendant ce temps, les banques…

Par SPRA — Dernière modification 24/11/2017 15:41:14


Qu’est-ce qui fait la fortune des banques ? Deux choses : l’urgence et la peur. C’est parce que les individus ont un besoin urgent d’argent qu’ils empruntent pour débourser davantage que ce qu’ils ont gagné jusque-là, mais moins que ce qu’ils gagneront dans leur vie. C’est parce que les entreprises ont besoin d’investir dans leurs ressources productives qu’elles empruntent des sommes supérieures à ce qu’elles ont mais inférieures à ce qu’elles comptent avoir. Et c’est parce que les états ont besoin d’investir dans l’éducation, la sécurité et la santé de leur population qu’ils empruntent des sommes qu’ils rembourseront plus tard avec les impôts que verseront les citoyens éduqués, préservés et en bonne santé. 

 

Les banques, pour pouvoir prêter à tous ceux-là, ont besoin que d’autres individus, entreprises et états, qui, eux, sont pourvus, épargnent au lieu de consommer ou d’investir. Pour cela, il faut que ces individus, entreprises et états craignent un tant soit peu l’avenir et décident de « mettre à gauche » (expression très amusante si on y pense) une partie de leur capital plutôt que d’en jouir immédiatement. Ainsi la peur pour l’avenir est-elle un des moteurs du « bien-être » des banques.

 
 

En ce moment, vous le savez, les banques vont très bien. Elles ajoutent aux salaires fixes de leurs employés haut gradés certains bonus peu avouables. Elles ont de quoi perdre cinq milliards sans que ce soit trop grave (est-ce que la Société Générale a souffert de l’affaire Kerviel ?). Et au pire, si ça devient trop grave, les Etats les sauveront. Le contribuable les sauvera. C’est pourquoi elles peuvent sans avoir besoin de s’assurer à des taux trop élevés prendre des risques et elles-mêmes emprunter à des taux modiques, préservées comme elles le sont de la faillite.

 
 

L’économie a repris, c’est vrai. Tous les pays du G20 afficheront une augmentation de leur PIB cette année, ce qui était absolument incroyable il y a trois ans. Mais on oublie que la dette, elle aussi, se porte on ne peut mieux. Pour vous donner une idée de ce phénomène à l’échelle du monde, sachez que le niveau de dette mondiale avoisine désormais les 120 000 milliards d’euros selon le Fonds monétaire international. Et maintenant, imaginez combien d’intérêts sont versés chaque année sur ces 120 000 milliards d’euros, même en moyenne, à vue de nez, au minimum. Disons au moins mille milliards d’euros. Sachant qu’une trentaine de banques touchent à elle seule plus de la moitié de cette somme, vous comprenez maintenant pourquoi votre banquier vous sourit lorsque vous lui rendez visite, surtout si vous êtes chez BNP, à la Société Général, au Crédit Agricole, chez HSBC ou chez UBS, qui font toutes partie de la fameuse liste des trente établissements « too big to fail ».

 
 

Certains états, quant à eux, ont tellement emprunté qu’ils sont en danger de mort : le Venezuela par exemple, le Cogo et le Mozambique. Evidemment, aucun d’entre eux ne possède une banque figurant au classement des 30 institutions faisant la pluie et le beau temps en matière… en matière de tout. Les crises viennent toujours du problème de la dette. Et qui dit crise, dit peur. Et qui dit peur dit urgence. Et qui dit peur et urgence, dit fortune des banques. Les individus, les entreprises, les états jouent et gagnent parfois mais perdent le plus souvent. La banque, elle, gagne. La banque gagne toujours. Quand l’univers entier se sera écroulé, il y aura, quelque part dans le néant, un guichet.

 

 

Guillaume Sire

 

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