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Les chiens aboient, la caravane…

Par SPRA — Dernière modification 22/09/2017 15:33:46


Finalement, les mouvements du 12 septembre ont été une espèce de parade visant à faire plaisir aux touristes, désireux de vivre les émotions fortes de la « réwoloution fwansèze », plutôt qu’un réel coup de force. Les habitués ont retrouvé la bonne odeur de saucisse, les bières qu’on boit debout, ils ont pu sortir leurs drapeaux et briller grâce à d’inventives banderoles. Ils sont retrouvé les copains de telle ou telle entreprise. « Alors, les enfants ? Et les vacances, bien ou bien ? » Il y avait dans leurs démonstration une espèce de joie tranquille et inoffensive maquillée en rage. C’était du carton-pâte. C’était de l’ordre du réflexe social. Ils n’y croyaient pas, ces messieurs dames de la CGT. Et ils jouaient sans s’en apercevoir dans cette répétition de la « réwoloution fwansèze » non pas les sans-culottes prenant la Bastille mais les aristocrates défendant mollement des privilèges aberrant auxquels ils ne croient plus, car au fond ils ont honte d’en avoir tant profité et savent à quel point il est normal, et souhaitable, que le vent ait tourné. Car oui, la CGT défend les privilèges de ceux qui ont le privilège d’un travail, au détriment de ceux qui sont dépourvus et de travail et de privilèges, et qui n’en auront jamais si le code du travail demeure en l’état, étant donné la peur légitime des employeurs à l’idée d’embaucher. 

 

Les réformes continuent. La veille de cette parade grand-guignolesque, le chef du gouvernement, Edouard Philippe, et son ministre de l’économie, Bruno Le Maire, se sont rendus à Saint-Symphorien dans les Deux-Sèvres pour visiter l’entreprise Poujoulat, spécialisée dans la fabrication de cheminées, et présenter un « plan d’action pour la croissance » des petites et moyennes entreprises (PME) et des entreprises de taille intermédiaire (ETI). « Après l’acte I en faveur des entreprises, avec les ordonnances réformant le code du travail, nous passons aux actes II et III pour lever les freins fiscaux et réglementaires qui empêchent les entreprises françaises de se développer » a expliqué le cabinet du premier ministre.
 


Pour ce qui est de la fiscalité, là encore, pendant que les cégétistes faisaient griller leurs saucisses entre les CRS devenus, depuis le temps, les parrains de leurs enfants, des beaux-frères, des témoins, des amis proches, le projet de loi de finances 2018 continuaient d’avancer, prévoyant notamment une baisse progressive de l’impôt sur les sociétés (IS) jusqu’à 25 % en 2022, un recentrage de l’ISF en impôt sur la fortune immobilière (IFI) et une transformation du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) en allégement des cotisations patronales en 2019. « Avant d’être transformé en baisse directe de cotisations pour les employeurs, le taux du CICE sera abaissé d’un point en 2018, passant de 7 à 6 % de la masse salariale », a également annoncé Edouard Philippe à Saint-Symphorien. Seul le taux du prélèvement forfaitaire unique sur les revenus du capital (intérêts, dividendes, plus-values de cession) reste à fixer. Mais il devrait être « de l’ordre de 30 % ». Il s’agit de « renforcer l’incitation pour les épargnants à investir, notamment en actions dans les entreprises françaises ». 

 

Macron aura réussi cela, il faut lui concéder : ringardiser la ringardise, en isolant, sans museler, la cégété. Instituer un folklore, respecter les traditions, mais avancer, en laissant à sa gauche les râleurs prétendument progressistes mais qui voudraient que rien ne change, et que ce soient leurs privilèges, uniquement, qui progressent. Les manifestations du 12 septembre ont été un coup d’épée en mousse dans l’eau. Les Japonais prenaient des photos de Mélenchon à la Bastille. La prochaine fois, ce serait génial pour eux s’il acceptait de se déguiser en Robespierre. On pourrait demander à Kamel Ouali de préparer une chorégraphie. Il faudrait des chanteurs aussi, Johnny pourquoi pas, et un feu d’artifice. Les touristes aiment ça les feux d’artifice, la cégété aussi. 


Guillaume Sire

 

 

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