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La guerre partout tout le temps

Par SPRA — Dernière modification 08/09/2017 13:20:46


La prochaine guerre sera mondiale. Il ne peut plus y avoir, de toute façon, que des guerres mondiales. Pourquoi ? A cause de la monnaie. A cause de la mondialisation des flux de capitaux immatériels (alors que la mondialisation des marchandises physiques, et même des services, est encore du domaine du virtuel, ou du semi-réel). A cause des algorithmes financiers. A cause d’Internet, cette sphère infinie dont la périphérie est partout et le centre nulle part. A cause de la rapidité des transports. A cause de la vitesse de circulation des informations. A cause de l’interdépendance de nos politiques d’énergie. A cause des risques climatiques. A cause des désirs qui de plus en plus sont les mêmes, et qui créent dans des cultures pourtant extrêmement différentes des frustrations tout à fait similaires et consubstantielles. A cause d’une incapacité de plus en plus mondialisée à se contenter de ce qu’on a, et à cause d’une capacité croissante à croire que la vie serait meilleure si l’on avait ce qu’a le voisin, et si on vivait comme lui, et pourquoi pas chez lui, à sa place, même s’il faut pour cela le chasser, voire… le faire disparaître.

 

Je ne vous l’apprends pas, la tension est à son comble entre les Etats-Unis et la Corée du Nord, deux pays ayant en commun l’inculture de leurs dirigeants. C’est l’inculture qui fait la guerre. Et c’est, d’une façon ou d’une autre, toujours l’absence d’intelligence qui tue les êtres humains. A cause d’un tir de missile de la Corée du Nord, l'euro a franchi mardi 28 août la barre des 1,20 dollar, à 1,2028 dollar pour la première fois depuis le 2 janvier 2015. Un euro qui augmente, ce sont des exportations qui baissent et des importations qui augmentent. Cela freine notre économie (l'indice CAC 40 est repassé ce même mardi sous la barre ô combien symbolique des 5 000 points), alors même que nous n’y sommes pour rien, nous autres, Européens, si les Américains et les Nord-coréens ont envie de se taper dessus à l’autre bout du monde. Mais que voulez-vous, c’est comme ça. Les gagnants, en temps de guerre, sont ceux qui font la guerre. C’est parce que les Etats-Unis connaissaient cette loin qu’ils ont fini, mieux vaut tard que jamais, par débarquer en 1944. Ils voulaient être ceux qui reconstruiraient, et qui exporteraient. Ils voulaient que le dollar, qui avait considérablement monté pendant la guerre, baisse à nouveau, au bon moment, de la bonne façon, et ne pas laisser à Staline le loisir de se refaire une santé.

 
 

Cela profite à court terme à notre pouvoir d’achat. Nous pouvons nous payer tout un tas de machins américains ou chinois. Le pétrole, évidemment, coûte moins cher. L’effet est donc ambigu. Et l’on ne peut ni croire les pessimistes, ni croire les optimistes. C’est cela l’économie mondialisée : le règne du hasard à force de prévisions, au point que l’on ne sait même pas si oui ou non la guerre est nocive, et pour qui, quand, comment, combien, et pourtant l’on sait qu’il y a, et qu’il y aura la guerre.

 
 

Le missile a survolé le Japon. Les médias sur Internet en parlaient avant même qu’il ait atteint sa cible. Le monde entier était au courant. Le monde entier était concerné. Ce missile m’a appris une chose : aucune guerre ne sera jamais plus locale. Et la guerre, en fin de compte, est continuelle. La concurrence entre deux pays est une forme passive de guerre, mais une guerre quand même, un baril de poudre qui ne demande qu’à exploser. Les économies sont trop liées et trop concurrentielles à la fois pour ne pas donner des envies de sang à certains dirigeants incultes et bien armés. 


Nous sommes à l’ère du « même », parfaitement décrite par le regretté René Girard dans sa dernière œuvre magistrale : Achever Clausewitz (2007). Nous sommes tous liés. Nous nous ressemblons tous. Et nous souffrons, nous tous, le monde entier, des mêmes désirs inassouvis. Ainsi nous n’avons pas le choix : demain sera la guerre toujours et tout le temps de tout le monde contre tout le monde, ou bien la paix pour tous, à tout jamais, de tout le monde avec tout le monde. L’économie justifiera la guerre ou servira son contraire. C’est à nous qu’il revient de choisir.

 

Guillaume Sire



 

 

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