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La couverture bleue étoilée

Par SPRA — Dernière modification 21/07/2017 15:26:04


Le Royaume-Uni n’est pas sorti de l’union européenne, il a décidé d’en sortir, et il en sort, maintenant, tous les jours. Il en sortira pendant plusieurs années. En fait il n’arrête pas d’en sortir. C’est une dynamique mais surtout c’est une constante désormais, cela fait partie de son identité. Ce n’est pas un pays qui sort, c’est le pays sortant. Il se construira contre et malgré nous autres européens. Notre absence le rend présent. Notre éloignement fait son remembrement.

 
 

Les marchés n’aiment ni la fierté ni le contrôle. Ils aiment la stabilité, l’ouverture, la fluidité. Ainsi même si pour l’instant leur fuite est lente, il est plus que vraisemblable que le Royaume-Uni payera le prix annoncé, et davantage à n’en pas douter. De nombreuses entreprises s’en iront vers des cieux plus ouverts et des horizons dégagés. Voilà pourquoi, depuis que le Royaume-Uni a officiellement décidé de quitter l’Union européenne dans laquelle il n’avait pourtant jamais mis qu’un seul pied, le 23 juin 2016, des dizaines de diplomates sillonnent la planète pour convaincre les banquiers de s'installer à Paris. Le ministre de l'Economie, l'ancien gouverneur de la Banque de France, les autorités de régulation, les représentants de Paris Europlace, les membres du Trésor et le nouvel ambassadeur économique de la région francilienne, Ross McInnes, n’ont pas arrêté, depuis un an, de courtiser les établissements. Ils sont allés partout où le Royaume-Uni avaient été préféré, pour prédire le repli de la Couronne et proposer le confort restauré de notre République.

 

 

Cependant, il n’est pas facile de convaincre d’éventuels partenaires, car avec Sarkozy puis Hollande, nous avons montré à quel point nous étions instables des points de vue réglementaire et fiscal. A cela, il faut ajouter que François Hollande a quand même été capable — rien de moins — de déclarer une guerre ouverte et naïve à la finance. Tonton Culbuto se prenait pour le Père Staline… Puis il a doré le trône d’Emmanuel Macron, banquier chez Rothschild, et si cela ne lui a pas suffi à remonter la pente, cela a permis à ce dernier de se faire connaître et d’être élu président à la place du président.

 

Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’Emmanuel Macron et Edouard Philippe mettent à présent la main à la pâte pour conquérir ce que les Anglais sont en train de perdre : allègement de la taxe sur les salaires, refonte de la taxe Tobin à la française, ouvertures de nouvelles classes bilingues pour accueillir les enfants des financiers anglo-saxons, et bien sûr la réforme du marché du travail et la trajectoire annoncée d'une baisse de 25% de l'impôt sur le revenu d'ici à la fin du quinquennat.

Pour le moment, seule la banque HSBC a été convaincue. Mais bien : elle a déplacé une grande partie de son personnel à Paris. Pendant ce temps, Francfort prenait une longueur d’avance, et recevait à bras ouverts le britannique Standard Chartered et les japonais Nomura, Sumitomo et Daiwa. Les géants américains semblent eux aussi pencher pour l’Allemagne : Citigroup, Godlman Sachs, Morgan Stanley. Le navire quitte la City mais ne vient pas chez nous, comme si nous étions déjà morts.

Mais rien n’est joué et Macron a compris l’enjeu. Il faut absolument faire de ce désastre anglais, pour nous, une opportunité, devenir plus attractifs aux yeux des banques émigratrices que ne le sont les allemands. Tirer la couverture bleue étoilée. Cela passera par la stabilité des règles, la fiscalité avantageuse et la sécurité des personnes et des capitaux.

 

 

Guillaume Sire

 

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