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Retour en force du service public, avec ou sans la sécurité de l’emploi ?

Par SPRA — Dernière modification 07/07/2017 13:46:57


Vendredi 29 juin les Nations unies ont célébré les services publics. Or, dans ce domaine, nous avons la particularité, nous la France, d’être à la fois les premiers de la classe et les pires des cancres. Les premiers de la classe, car chez nous les études et les soins sont gratuits ou presque. Vous pouvez aller dans les meilleures universités pour moins de cinq cent euros par an. Tirole, prix Nobel d’économie, ne travaille pas dans une école privée type HEC ou autre, mais à l’université de Toulouse, où l’inscription coûte, je le répète, moins de cinq cent euros par an. Idem pour nos meilleurs professeurs de médecine, de physique, de chimie, etc. Ils sont tous sans exception dans le public. Et il est même certaines écoles qui payent leurs étudiants : Polytechnique, l’Ecole Normale Supérieure, Santé navale… Quant aux soins, qui que vous soyez et quels que soient vos moyens, vous avez accès dans les hôpitaux français aux meilleurs médecins, qui dans d’autres pays vous ruineraient. Tous les meilleurs spécialistes sont dans le public. Les médicaments sont remboursés, les visites chez le généraliste, les aides aux handicapés sont entièrement prises en charge. Bref, nous avons tendance à l’oublier, mais nous sommes à l’avant-garde du service public, et, en cela, nous sommes un modèle d’humanité. 

 

Hélas, le tableau n’est pas pour autant parfait. Les écoles et les universités, comme les hôpitaux et tous les autres services publics, manquent de personnel. Ainsi, les fonctionnaires consciencieux, si motivés soient-ils, se retrouvent dans des organisations peuplées de tire au flanc et de mafieux privilégiés qui se moquent du service public, et qui sont surtout là pour se planquer. La faute à la sécurité de l’emploi. Il suffit de vous tromper une seule fois dans la politique des ressources humaines et vous vous retrouvez ad vitam avec un fainéant qui empêche tout de fonctionner. C’est très triste, et très symptomatique. Alors même que nos entreprises publiques œuvrent à l’intérêt général, grâce aux nombreux héros qui tous les jours s’y démènent, elles risquent d’être détruites par l’intérieur, à cause des parasites tout aussi nombreux qui s’y prélassent.

 
 

Il est faux de croire que la privatisation sera forcément une solution, car avec les logiques de profit viendront les suppressions des activités qui ne rapportent rien. Or le paradoxe est là : certaines activités comme la santé ou l’éducation ne rapportent rien à personne mais si personne ne s’en charge alors tout le monde perd tout. C’est pour cela que le service public existe. L’Observatoire des multinationales et dix autres organisations viennent de publier une étude intitulée "À la reconquête des services publics : comment villes et citoyens tournent la page de la privatisation". Celle-ci montre que les services publics reviennent en force, car le privé a échoué dans un certain nombre de domaines, alors même qu’on croyait qu’il serait une solution à tout. En France, il y a une « remunicipalisation » de l’eau, c’est-à-dire une rupture des contrats entre des villes comme Grenoble et Briançon et des entreprises comme Suez et Veolia de sorte que la gestion est rapatriée entièrement du côté de la ville.

 
 

Autre exemple : à Barcelone, depuis que la coalition « Barcelona en Comú » a conquis le pouvoir en 2015, la ville a initié une politique systématique de remunicipalisation (trois crèches, un service de prévention des violences faites aux femmes, une entreprise de services funéraires). Et récemment, une nouvelle entreprise municipale de distribution d’électricité et de gaz a vu le jour et, fin 2016, un processus identique a été engagé pour l'eau, ce qui implique de rompre les liens avec l'entreprise privée Agbar, filiale de Suez. 


Ainsi, c’est la fin du « tout privé », mais pour autant les problèmes ne sont pas réglés, et si l’on se contente de remunicipaliser je ne doute pas que l’on aura bientôt envie de reprivatiser. Je ne vois donc pour ma part qu’une solution : refondre le droit du travail en ne garantissant plus la sécurité de l’emploi aux fonctionnaires et en remplaçant les avancements et les primes à l’ancienneté par des avancements et des primes au mérite.

 

Guillaume Sire

 

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