Les trois priorités économiques du quinquennat

Par SPRA — Dernière modification 19/05/2017 15:09:36

Nous voilà pourvus d’un nouveau président, jeune, les dents aiguisés, rassurant oui et non, seul pour le moment. Qui le connaît ? Qui l’a connu ? Que sera-t-il, vraiment ? Eh bien, nous verrons. La campagne présidentielle a si peu concerné le fond, à force de le toucher, que le gagnant a empoché un chèque en blanc, élu contre les autres et malgré le bilan catastrophique de son mentor qui, faut-il le préciser, a quand même franchement réussi son coup. Il me semble pour ma part que du point de vue économique il y a au moins trois priorités pour ce quinquennat : relancer l’investissement, débloquer le marché du travail et relancer la consommation. 
 

Nous sommes à une croissance moyenne de 1,1% depuis quinze ans. Alors, oui, il faut remettre la France « en marche ». Mais François Hollande nous l’avait promis : le changement, c’est maintenant… Et regardez le résultat. Sarkozy, quant à lui, avait annoncé la rupture. Et regardez le résultat. Chirac avait été élu à 82%, et regardez le résultat. Quinze ans de véliplanchisme dans les marécages, de quoi vous dégoûter de tout ce qui fonctionne !

Notre psychologie est au plus mal, n’en déplaise à « la pensée printemps » d’Emmanuel Macron. Selon Le Monde, « 60 % de nos concitoyens se considèrent comme appauvris, sans espoir de rebond rapide, avec un sentiment d’abandon par les élites politiques et économiques qui semblent indifférentes à leur sort ». Cela donne froid dans le dos, mais que voulez-vous.

L’objectif principal pour sortir de ce marasme est de relancer l’investissement des entreprises. Une entreprise qui investit, c’est une entreprise qui embauche, qui se lance dans de nouveaux projets, qui diminue les dividendes pour parier sur l’augmentation de la valeur des parts. Macron doit encourager l’investissement, l’achat de bâtiments, de machines, et évidemment la recherche et le développement. Nos entreprises piétinent. C’est là, ici d’abord, qu’il faut panser les plaies. Rien ne compte autant que les entreprises. C’est le ciment de tout le pays. Et en particulier les petites et les moyennes entreprises : le ciment économique, psychologique, sociologique. Hamon a fait toute sa campagne pour la France qui ne travaille pas. Résultat : 6%. Pourquoi ? Parce que les Français, n’en déplaise au Parti socialiste, travaillent et aiment travailler. J’espère que Macron l’a compris. Qui sait ce que Macron a compris ?

Deuxième priorité : débloquer le marché du travail. Les deux kilos du code du travail doivent être allégé. Il faut aider les patrons à embaucher, plutôt que de leur promettre des cauchemars aussitôt qu’ils auront signé un contrat, menacé qu’ils seront par les arrêts de travail abusifs, les plaintes, l’ambiance, la haine que les Français ont du patron, le méchant patron, et la fainéantise évidemment de celui qui, protégé par un CDI, alors qu’il travaillait bien jusque là, se met à buller sans se soucier des conséquences. Il faut donner aux patrons les moyens de récompenser le travail et de sanctionner le je-m’en-foutisme. Idem dans la fonction publique : l’Etat doit devenir méritocrate, et avertir, puis renvoyer les fonctionnaires qui tirent au flanc.

Enfin, il faut relancer la consommation. La TVA, en particulier, devrait baisser. Les impôts sur les carburants également. Car toutes ces taxes sont injustes dans la mesure où elles s’appliquent de la même manière à des gens au pouvoirs d’achats différents. Ne plus taxer la consommation, car c’est la consommation qui remplit le carnet de commandes des entreprises, et ce sont les entreprises qui ensuite font vivre le pays.

Guillaume Sire