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Les machines et leur prétendue machination

Par SPRA — Dernière modification 12/05/2017 13:47:27


Dans les années 90, l’idée que le futur appartiendrait à des machines a eu des partisans, autant parmi les chercheurs que parmi les artistes et autres scénaristes américains. On se souvient de Terminator, Matrix et j’en passe. Mais depuis quelques années, on en entendait moins parler, car on s’était rendu compte que l’informatisation massive n’avait pas abouti, comme l’avaient pourtant assuré certains penseurs de comptoir (chez nous Bernard Tapie a été un des grands défenseurs de cette hypothèse) à une disparition substantielle des emplois. A un bouleversement, oui. A des catastrophes individuelles, sans doute. A une nécessité concernant la formation, évidemment. Mais il n’y eut pas de catastrophe généralisée. Le monde a changé, certes, mais ce n’est pas un autre monde, et ce n’est pas une autre humanité. Il y a encore quelques jours, il n’y avait plus guère que Benoît Hamon pour croire que l’humanité allait vraiment être remplacée par des robots. Evidemment, les machines font peur à ceux qui n’y connaissent rien. Et ceux qui n’y connaissent rien ne comprennent pas que le terme « intelligence artificielle » n’a jamais été rien d’autre qu’une métaphore qui a trop bien fonctionné. Ils craignent que les machines soient plus intelligentes qu’eux parce qu’ils ne savent pas, en fin de compte, ce qu’est une machine, et parce qu’il semblerait qu’ils ne soient pas non plus très intelligents. En fait, ce qu’ils craignent, c’est l’intelligence.

 

Le débat a fait peau neuve il y a quelques jours, lorsque le Président de la Banque mondiale Jim Yong Kim a annoncé que les deux-tiers des emplois aujourd'hui existant devraient disparaître avec l'automatisation de l'économie. Tout le monde a sauté sur l’occasion. On a ressorti les VHS de Terminator et de Matrix des placards. Ça y est, nous allons être remplacés. « Enfin » a peut-être pensé Bernard Tapie, soucieux d’avoir raison. De nombreux journaux ont eu des titres alarmistes, trop contents d’avoir de quoi confirmer une intuition vieille comme Archimède, mais fausse depuis Archimède, selon laquelle la technique est un ennemi de l’homme et non un outil à son service.

 
 

Maintenant voyons, calmement, ce qu’a dit le Président de la Banque mondiale Jim Yong Kim : les deux-tiers des emplois aujourd'hui existant dans les pays en voie de développement devraient disparaître avec l'automatisation de l'économie. Cela ne signifie pas qu’il n’y aura plus de travail, mais que le travail va être modifié, ce qui est loin d’être négatif du point de vue de la santé de nombreux travailleurs qui se livrent aujourd’hui à des tâches extrêmement pénibles. Jim Yong Kim se contente de prévenir qu’il va falloir organiser des plans de formation, de sorte que la transition ait lieu dans de bonnes conditions. Il ne prétend pas que les machines vont remplacer les êtres humains, mais que les êtres humains vont devoir s’occuper des machines qui feront à leurs places un certain nombre de tâches très difficiles que jusque-là l’Occident faisait faire au tiers-monde.

 
 

Hélas Jim Yong Kim, excité sans doute par un sujet que lui-même ne comprend pas bien, après avoir tenu des propos mesurés, a fini par annoncer que les destructions d'emplois allaient toucher tous les pays, développés et pauvres, notamment les pays les plus tournés vers l'industrie et les services, sans évidemment donner le calendrier du basculement, ni essayer de rassurer la ménagère qui tout de suite a pensé que Schwarzenegger allait venir tirer des coups de fusil à pompe dans son salon. Avec un sens de la diplomatie et de la psychologie des foules en-dessous de zéro, il a prévenu que sans concertations entre les pays, il fallait s’attendre, je cite, à des « tensions géopolitiques » dont il n’a évidemment précisé ni le lieu, ni le moment ni l’ordre.

 

 

Guillaume Sire

 

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