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LE WEB PREPARE SA CRISE DE LA TRENTAINE

Par SPRA — Dernière modification 24/03/2017 13:36:29


Le web va avoir 28 ans. Ce n’est plus une nouveauté, encore moins une révolution que certains présentent comme si elle constituait une rupture radicale entre le passé et le présent (ce qui est faux, j’en veux pour preuve que ceux-là sont incapables de dire quand, au juste, a eu lieu leur prétendue rupture) et une nouveauté (ce qui est faux : 28 ans !). Le web n’est pas né de la dernière pluie, et il ne nous a pas non plus débarrassés de la pluie. Il y a eu les rêves puis les rêves brisés, les empires puis les empires effondrés, des couronnements tous les jours, des destitutions souvent. 
 

 

Le web fut d’abord le rêve fait par quelques universitaires pacifistes pour la plupart néo-hippies. Nous serions tous égaux. Nous aurions tous accès au savoir. Nous vivrions tous dans un même village global où l’information, toute l’information circulerait sans contrôle. L’économie serait pure et parfaite, fleurissante pour toujours, n’importe qui pourrait créer son entreprise, la concurrence serait fluidifiée. Bref, comme tous les dix ans depuis la nuit des temps, on annonça que le monde était enfin sauvé.

 
 

La douche froide vint en 2001, à peu près en même temps que les attentats de New York. On changea d’époque, et les investisseurs, qui avaient dépensé des milliards pour des technologies sous prétexte qu’ils les trouvaient « géniales » se rendirent compte que ces technologies n’étaient pas supposées générer de profit, parce que les étudiants qui les avaient créées prétendaient se moquer du profit. Les milliards s’en allèrent. Qui se souvient de Liberty Surf ? ou Exalead ? Ou Alta Vista ?

 
 

La place fut laissée par les acteurs historiques du monde des médias aux acteurs historiques de celui des télécommunications et de l’informatiques. Plus froids, moins politiques, plus rationnels, ils créèrent des empires en renonçant aux rêves d’horizontalisation. Ils traquèrent les pirates qui avaient fondé le web. Des lois furent votées. Internet fut civilisé : le droit, désormais, y avait court. C’était un « en-droit ».  

 

 

Les publicitaires s’en donnèrent à cœur joie. Steve Jobs verrouilla des applications entre lesquelles il serait impossible de naviguer. Les producteurs de cinéma américains, fédérés au sein du très puissant MPAA, imposèrent une méthode de cryptage des vidéos pour contrôler la circulation de leurs films. Les éditeurs de livres s’y mirent aussi. La presse n’en parlons pas. De moins en moins de contenus sont gratuits et libres sur Internet. C’est devenu une espèce de kiosque criblé de postes frontières et de barrières.

 

A présent, vers quoi allons nous ? Internet n’est pas un cyberespace : il n’est pas un monde à côté du monde. Il aura fallu presque trente ans pour le comprendre. Internet, c’est le monde. Le droit y règne. L’économie n’y est pas si différente de ce qu’elle est ailleurs. Ceux qui ne génèrent pas de profits meurent. Et ceux qui en génèrent en génèrent de plus en plus, puisque nous vivons dans un monde où rien ne crée plus d’argent que l’argent lui-même. Google est partout un publicitaire multimilliardaire qui voudrait encore nous faire croire à sa philanthropie. Le réseau est utilisé comme une technologie d’espionnage par les Etats-Unis. Et les employeurs obligent un peu partout leurs employés à avoir des téléphones grâce auxquels ils pourront recevoir des courriels à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit.  Le web nous ressemble. Et comme n’importe qui, il prépare sa crise de la trentaine : qui est-ce que je suis ? que vais-je faire de ma vie ?

 

 

Guillaume Sire

 

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