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Images Singulières, talent et exigence pour mettre la photo à l’honneur

Par SPRA — Dernière modification 28/04/2016 15:08:06


C’est dans une partie de l’ancien collège Victor Hugo, en face du théâtre Molière qu’est installé le Festival Images Singulières et, déjà, rien qu’en ayant poussé la porte, on comprend qu’ici il s’agit de photographie et de rien d’autre. Deux immenses tirages noir et blanc sont collés sur les murs du hall d’entrée et le long de l’escalier qui mène aux bureaux. Le décor est planté et bien planté.





La photo documentaire c’est le temps
 
Rencontrer Valérie Lacquittant, directrice du Festival, et Gilles Favier, le directeur artistique, c’est l’assurance d’avoir en face de soi deux passionnés de photo. Et pas n’importe quelle photo parce que ce festival singulier, forcément singulier, puisque se déroulant à Sète, ne montre que de la photo documentaire. Lui, photographe professionnel à l’agence VU, elle, ancienne attachée de presse dans le domaine culturel, s’installent à Sète en 2002. Rapidement une association est créée « CéTàVOIR » et des projets autour de la photographie apparaissent. Arrive l’année 2008 où les affaires culturelles de la ville de Sète sollicitent l’association pour créer une biennale de la jeune photographie contemporaine. Jeune photographie contemporaine, pourquoi pas mais Valérie et Gilles trouve l’idée déjà très exploitée et suggèrent plutôt de travailler sur la photo de style documentaire. Au fait c’est quoi la photographie documentaire ? Pour Gilles Favier, c’est « Le temps. On laisse les choses se faire et elles finissent toujours par arriver, c’est l’anti-télévison. C’est un autre rapport au temps où l’image est souvent présentée en série avec un regard d’auteur ». On citera quand même Raymond Depardon comme un des plus célèbre photographe documentaire.


De l’exigence à la convivialité

 
Donc, en 2008, le projet est validé et immédiatement, une première résidence permet d’accueillir un des maîtres de la photo documentaire Anders Petersen dont le travail sera exposé lors de la première édition du Festival en 2009. Le succès est immédiat. Le public suit et les photographes prennent plaisir à venir dans une manifestation où ils savent qu’ils seront bien accueillis par Valérie et Gilles. Gilles Favier, sans doute parce qu’il est issu du sérail, prend un soin particulier à présenter les expos de ses pairs dans les meilleures conditions et parfois même à assurer le scan et le tirage des œuvres grâce au labo professionnel dont le Festival dispose. Le public aussi apprécie cette manifestation de taille humaine dont l’exigence artistique n’est pas antinomique avec une convivialité qui se retrouve dans les sympathiques à cotés des expositions : le Bistrot des Chais où on peut boire un verre et se restaurer dans une ambiance festive et musicale, le concert d’ouverture consacré au rock-fusion balkanique et la soirée DJ’S proposée par Jules Edouard Moustic sans compter les rencontres et les séances de signatures avec les photographes exposants.


Valparaiso, l’Espagne, des héros de la classe ouvrière, des aristocrates belges et bien d’autres choses encore…

 
Pour cette édition qui se déroulera du 4 au 22 mai, le Chili sera à l’honneur grâce aux liens ténus qui unissent le Festival International de photographie de Valparaiso et Images Singulières. Ce sont donc quatre jeunes photographes chiliens qui furent accueillis en résidence cette année et qui présenteront leur regard sur Sète à la Chapelle du quartier haut. Valparaiso sera aussi le théâtre d’une belle confrontation entre Anders Petresen, le suédois, et Alberto Garcia-Alix, l’espagnol. Aux Chais des Moulins, on reste dans l’hispanité avec « VU d’Espagne », façon de célébrer les trente ans de l’agence VU en exposant sept photographes espagnols qui ont trouvé dans l’agence un premier soutien pour faire connaître leur travail à l’étranger. Au boulodrome, trois expositions regroupées sous le thème « Working class heroes » raccrochent le Festival à la réalité sociale en rendant hommage à des héros anonymes de la classe ouvrière grâce au regard poétique et bienveillant de Medhi Ahoudig et Samuel Bollendorff, de Flavio Tarquino et de Kirill Golovchenko. Plus légères, les images de Rip Hopkins à la Maison de l’image documentaire montrent une série de portraits décalés d’aristocrates belges plus ou moins décadents, plutôt plus que moins d’ailleurs. Au même endroit, Sébastien Van Malleghem livre avec « Prisons » le fruit d’un long reportage sans concession sur l’état des prisons belges. Avec « Insert Coins » à la salle Tarbouriech, Christian Lutz présente sa vision de Las Vegas qui au dire de Gilles Favier « fera perdre toute envie d’aller dans la capitale mondiale du jeu ». Au Crac, c’est le français Guillaume Herbaut qui propose une vision presque conceptuelle de l’Ukraine de Tchernobyl à la guerre en passant par la révolution orange. Enfin, on ne quittera pas Sète sans passer par la gare pour voir les images de « La France vue d’ici », un portrait de la France réalisé par 24 photographes, un beau et ambitieux projet financé par le crowfunding.
 
A mi-chemin entre Perpignan avec Visa pour l’image et Arles avec ses très renommées Rencontres, Images Singulières trace sa route avec talent et modestie. Modestie qui n’est pas synonyme de manque d’ambition bien au contraire. Images Singulières, le petit festival qui monte, pourrait bien, dans l’avenir, en remontrer à certains a priori plus huppés. Voilà qui devrait réjouir la photographe sétoise la plus célèbre, Agnès Varda.
 
 
Bruno Deschamps
 
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