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Le Chameau Ivre de Philippe Catusse, une institution biterroise

Par SPRA — Dernière modification 28/01/2016 16:17:17


Rencontrer Philippe Catusse, c'est d'abord rencontrer un personnage atypique. Biterrois amoureux de son territoire et de son terroir, il vous reçoit avec une chaleur toute méridionale et l'élégance de quelqu'un qui a vécu et à qui on ne la fait pas. Son sourire légèrement esquissé et son œil rieur trahissent  une bienveillance et une générosité qui ne sont sans doute pas pour rien dans le succès de son bar à vin "Le Chameau Ivre". Succès couronné récemment par une distinction prestigieuse, celle de caviste de l'année décerné par La Revue du Vin de France, une référence en la matière.



Tout commence par du grappillage
 
Avant d'en arriver là Philippe Catusse, jeune et fringant soixantenaire, a eu une histoire, qui, si elle l'a fait tomber tôt dans le vin, n’en est pas pour le moins originale. En fait, pour commencer, il faut remonter aux années soixante où comme Philippe le dit "tout le monde avait un peu de vigne et était plus ou moins coopérateur. Et puis existait encore le droit de grappillage qui permettait de récupérer après les vendanges les grappes que les vendangeurs avaient laissés sur les pieds. Alors son grand père faisait, chaque année, avec ses grains de raisin abandonnés, une barrique dans son garage qui 3 fois sur 4 donnait plus du vinaigre que du vin mais qui parfois donnait un résultat génial." Un souvenir d'enfance qu'il raconte avec gourmandise et où on sent que la curiosité pour le vin venait de naître. Ensuite, il réalise vite que les études l'ennuient et il part faire les saisons comme barman à la montagne l'hiver, dans les stations balnéaires l'été. Et c'est à ce moment, au milieu des années 70, que, grâce à un beaujolais nouveau, époque où ce vin aujourd'hui souvent dévoyé était encore bon, et à un Chignin Bergeron, un vin de Savoie un peu confidentiel, Philippe prend vraiment gout au vin. A cette époque, où l'insouciance était encore possible, il fut aussi valet de pied au casino de Canet-en-Roussillon, transporteur de marc de raisin avec un camion qu'il s'était acheté. La tradition était de donner au transporteur qui récupérait le marc une ou deux bouteilles de vin. Et c'est comme ça, que, en une vingtaine d'années, Philippe Catusse observe et suit la progression des vins du Languedoc. Mais le vrai déclic, c'est dans les années 80 qu'il se produit, où un peu par hasard, à Paris, il rentre dans un bar à vin mais "un vieux bar à vin, de la vieille école, un bar qui était là depuis le début du XXème siècle". Il est conquis par la chaleur et la convivialité de l'endroit. Et, bien sûr, il a envie de monter un bar à vin à Béziers.



Défendre les vins du Languedoc et du Roussillon
 
En 1985, Philippe a donc un vrai projet finalisé de bar à vin pour Béziers. Mais la veille de signer, il recule pressentant qu'il était trop tôt et que le public local n'était pas encore prêt pour ce genre d'établissement. Rétrospectivement, il ne le regrette pas, certain qu'il fallait attendre encore un peu. Mais l'idée et le désir étaient là. Il sent bien les prémices du réveil viticole de la région. On commence à parler de Daumas Gassac, du Mas Jullien... Mais les vins languedociens n'étaient pourtant absolument pas présents dans la restauration. Alors Philippe Catusse devient négociant. Il prend son camion et sillonne la France pour proposer aux restaurateurs deux ou trois cents références de vin dont évidemment une majorité de vins du Languedoc et du Roussillon. Parmi ses premiers clients, il y a, excusez du peu, Pierre Gagnaire récemment désigné plus grand chef du monde et les frères Roca dont le restaurant a été classé en 2015 meilleur restaurant du monde. A ceux ci, dont la fidélité ne s'est jamais démentie, se sont ajoutés beaucoup d'autres célèbres ou pas qui bénéficient des conseils avisés et de l'expertise de Philippe. En 1995, il s'installe au bord du Canal du Midi et il ouvre le Clos Saint Gabriel où il développe son activité de négoce tout en commençant une petite activité de caviste. La défense des vins de sa région reste un de ses maîtres mots même s'il ne dédaigne pas faire découvrir des vignerons d'autres régions pour peu qu'ils allient typicité, authenticité et sincérité. Trois qualités essentielles aux yeux de Philippe et qui, d'une certaine façon, le résume un peu lui aussi.



Le Chameau Ivre, un beau pari gagné
 
Et puis nous voilà en 2007. Le fond de la place Jean Jaurès vient d'être rénové et on lui fait visiter un local qui n'était alors qu'un vaste cube de béton. Cette fois ci, il se lance avec son fidèle complice Johann qui aujourd'hui officie avec talent aux cuisines. Ca y est. Le Chameau Ivre est né. La décoration d'origine n'a presque pas bougé en dix ans. Le bois est omniprésent et assure une atmosphère chaleureuse à l'endroit d'autant plus que les alignements de bouteilles sur les étagères qui recouvrent tous les murs indiquent bien la destination de ce restaurant bar à vin unique en son genre. Les biterrois ne s'y trompent pas qui, tout de suite, viennent investir ce lieu qui porte haut les valeurs du vin authentique et de la nourriture de qualité. Presque dix ans près son ouverture, Le Chameau Ivre est une institution à Béziers. L'atmosphère qui y règne est toujours aussi conviviale, portée par Philippe Catusse mais aussi par la belle équipe de professionnels qu'il a su réunir autour de lui. Johann règne toujours sur la cuisine installée il y a quatre ans qui lui permet, sous le regard des clients, de donner toute la mesure de son inventivité. Mais on ne peut pas ne pas citer Claude, ancien maitre d'hôtel de Pierre Gagnaire, René qui a gardé d'un long séjour aux Etats Unis une maitrise de l'anglais précieuse pour expliquer aux touristes étrangers les finesses du vin et aussi tous ces jeunes apprentis de l'Ecole de Sommellerie de Béziers que Philippe accueille et auxquels il donne une formation rare et unique.

 
C'est une bien belle histoire donc que celle de Philippe Catusse et de son Chameau Ivre, le Chameau pour les intimes. La récompense, plus que méritée que lui a décernée La Revue du Vin de France vient la couronner. Pour autant, ça ne changera rien à la modestie du maitre des lieux qui accueille cet honneur avec le sourire philosophe d'un vrai amoureux du travail bien fait toujours déterminé à poursuivre sa défense des vins de qualité.

 
Bruno Deschamps
 

 

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